La vie spirituelle consiste à chercher la face de Dieu. « Je cherche ta face Seigneur» (Ps 27, 8) ; « Cherchez sa face » (Ps 105, 4). Nous aussi cherchons la face de Dieu, parce que Dieu est un mystère. Chaque fois que nous nous approchons de lui, nous le découvrons d’une manière nouvelle.
Accroître sa ferveur spirituelle
Nous devons rechercher une nouveauté perpétuelle dans la rencontre avec Dieu. Tout amour pour qu’il soit fervent doit toujours comporter des éléments nouveaux. L’un des plus grands dangers de nos vies chrétiennes c’est la tiédeur. Ce n’est pas surtout pas le manque de conversion ; mais les convertis baissent souvent l’élan de leur vie spirituelle et rechutent. Pourtant si les convertis se maintenaient et grandissaient, l’Église serait plus fervente. Nous pouvons croire ne plus commettre certains péchés et avoir un sentiment de satisfaction. Mais à ceux à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup. Est-ce que je vis à la mesure de ce que je connais ? Est-ce que je vis à la mesure de ce que j’ai déjà reçu ?
Manque de la ferveur spirituelle
L’un des plus grands dangers dans notre amitié avec Dieu, c’est le manque de ferveur, le manque de zèle et d’enthousiasme dit le Pape Paul VI dans Evangelii nuntiendi. C’est comme une lampe manquant de pétrole baisse progressivement puis s’éteint. Ce manque de ferveur est beaucoup plus dangereux parce qu’il provient du dedans : c’est un moteur en panne, un cœur malade. Il se manifeste par: une lourdeur, une difficulté d’honorer ses promesses spirituelles, une paresse spirituelle, un manque d’intérêt, des critiques intempestives, des faux jugements, des comparaisons de supériorité par rapport aux autres, un manque d’engagement et d’efforts à vivre la parole et à rechercher la sainteté.
Prendre chaque jour au sérieux
Il y a des journées que nous risquons de mettre entre parenthèses. Des évènements à vivre que nous remettons à plus tard. Or, chaque journée est une journée idéale pour aimer Jésus. Chaque instant est opportun pour grandir dans la sainteté. Ceci est aussi un péché commun dans notre vie, de négliger certaines journées et de négliger certains moments : « si seulement j’avais ceci, ça m’aiderait tellement à aimer Dieu. Comme je n’ai pas cela alors Dieu comprend mon attitude de tiédeur ». «Si seulement j’étais comme ceci, Dieu lui-même verrait ce que je ferais pour lui ». «Si seulement il (elle) n’était pas comme cela, ça m’aiderait tellement à l’aimer et à lui pardonner». «Si elle changeait, Jésus serait content de ce que j’allais faire pour elle…». Il ne faut pas attendre que des situations s’arrangent à notre gré avant d’avoir une ferveur d’amour pour Dieu. Dieu voudrait que tu l’aimes dans cette situation même que tu vis, dans cette relation, chaque jour de la vie. « D’un zèle sans nonchalance, d’un esprit fervent, servez le Seigneur » (Rm12, 11).
Fidélité dans la ferveur
Parfois, il arrive qu’on soit plein d’enthousiasme un jour, on prend des décisions pour aimer Dieu, on s’efforce à lui faire plaisir. Le lendemain, peut-être à cause d’une simple pensée, on est dégonflé. Où est donc la fidélité nécessaire à tout amour ? Nul ne tolère l’infidélité de celui qu’il aime. Quand on sent que le feu s’éteint, on l’attise. Quand on sent que la batterie baisse de puissance, on la recharge. Dans le livre des Cantiques des cantiques nous lisons : « Je cherche mon bien aimé » (Ct 3, 1). Quand nous sentons Jésus loin, le chercher de tout notre cœur. La parole de Dieu nous promet que si nous le cherchons, nous le trouverons. Nous souffrons pour chercher beaucoup de choses du monde. Souffrons-nous autant pour chercher la face de Dieu ? L’une des grandes tentations du diable, c’est de décourager et de dégonfler les fervents, alors ils ne peuvent plus mener les autres à grande vitesse. « Redoublez d’efforts pour affermir votre vocation et votre élection» (2P1, 10). D’où la nécessité chaque matin, de se replonger dans sa vocation et sa mission tout au long de cette nouvelle année.
Henri Bayemi