La Colère

le Publié dans Enseignements. Affichages : 1506

‘Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : tu ne commettras pas de meurtre, celui qui commettra un meurtre en répondra au tribunal. Et moi je vous dis quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal’. Ces mots de Jésus que nous rapporte Mt 5, 1-22 sont une mise en garde, car la colère est un frein à l’épanouissement de l’amour.

Combien de fois avons-nous regretté des actes commis pendant que nous étions en colère ? Des paroles dites pendant que nous étions en colère ? Saint Ignace de Loyola, un des grands maîtres spirituels du discernement dit qu’il ne faut prendre aucune décision importante quand on est en colère ; sinon on commet beaucoup d’erreurs. Mais la plupart du temps, c’est le contraire : c’est pendant qu’elle est fâchée qu’une femme par exemple ramasse ses effets pour repartir chez ses parents ; le mari irrité demande le divorce et parfois on voit ainsi un couple qui en arrive à se séparer juste sur un coup de tête irréfléchi pendant un accès de colère alors qu’ils ne le voulaient pas vraiment. L’enfant, fâché fait une fugue. Telle en colère trompe son fiancé.

C’est lorsque les parents sont dans l’emportement qu’ils battent ou punissent leurs enfants, souvent de façon exagérée. On ne devrait pas punir un enfant parce qu’on est fâché. Il faut le faire pour le corriger. J’ai suivi des histoires de jeunes qui dans la colère et pour punir leurs parents ont décidé de se suicider. C’est vrai que les parents en ont souffert, mais eux ont perdu en revanche leur vie. Il y a même beaucoup de méfaits physiques à s’irriter : nous ne citerons que l’hypertension et les ulcères d’estomac. Nous nous mettons en colère pour de diverses raisons : nous sommes offensés, les autres posent des actes que nous jugeons mauvais ou bien nous sommes déçus. Jc 1, 19-20 : ‘ vous êtes savants, mes bien aimés, pourtant que nul ne néglige d’être prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère. Car la colère de l’homme ne réalise pas la justice de Dieu.’ La Bible nous présente Dieu comme étant lent à la colère. En vérité, nos emportements viennent du fait que nous jugeons les autres. C’est vrai que parfois on nous offense et on nous fait du tord. Combien de fois avons-nous offensé Dieu ? Nous voulons que les autres agissent avec perfection pourtant nous mêmes combattons notre imperfection. Le mari rentre à la maison le soir, subitement sa femme refuse de lui parler ; un tel comportement peut durer longtemps. Ou encore c’est la voix du mari qui tonne à faire frémir tout le quartier : ‘ il n’y a pas deux coqs dans un poulailler, ni deux capitaines dans un bateau madame !’ C’est l’atmosphère qu’on retrouve quelque fois dans plusieurs familles chrétiennes et personnellement cela reste une énigme pour moi. Comment peut-on avoir plaisir à vivre ainsi ? Il m’arrive de me mettre en colère, mais pas pour longtemps. La Bible dit que le soleil Eph 4, 26 : ‘ Etes vous en colère ? Ne péchez pas ; que le soleil ne se couche pas sur votre ressentiment’ comment peut t –on prier, avoir une oraison dans la colère ? Jésus a dit que si vous voulez donner une offrande et que vous vous rappeliez que quelqu’un a quelque chose contre vous, allez d’abord vous réconcilier, puis donnez votre offrande (Mt 5, 23-24). La colère ne favorise pas une vraie prière.

Nous nous étonnons que les autres nous déçoivent, mais nous aussi nous décevons. Il suffit qu’un enfant par exemple casse un verre ou un plat, nous lui ferons passer la journée sans manger, il ira en classe sans argent de poche, les mauvaises paroles et les mauvaises pensées afflueront par rapport à cet enfant pourtant lorsqu’un verre se casse entre nos mains, nous nous trouvons rapidement des excuses : ‘ je n’ai pas fais exprès, le verre a glissé de mes mains, je ne l’avais pas vu’ nous nous comprenons nous-mêmes et refusons néanmoins de comprendre les autres ; Gal 5, 19-21 : la colère est une œuvre de la chair. Parfois nous poussons même le bouchon très loin en accusant les autres de nos erreurs et en nous mettant en colère contre eux des fautes que nous avons commises : ‘ qui a mis le verre ici pour que je le casse ? si on ne l’avait pas sorti ou poser là je ne l’aurais pas casser’ et on s’en prend aux autres en se défiant de toute responsabilité.

‘ Que ton esprit ne se hâte pas de s’irriter car l’irritation gît au cœur des insensés’ Qo 7, 9.

Jésus nous demande de ne pas juger les autres afin de ne pas être jugés. Il nous demande de pardonner si nous voulons être pardonnés ; ‘pardonne nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés’ ((Mt 6, 12). Et le verset 14 est clair sur le fait que notre pardon dépend du pardon que nous mêmes nous accordons aux autres. Et dans Mt 18, 23-35 Jésus nous propose une parabole à ce sujet : un roi qui voulait régler ses comptes avec ses serviteurs. Parmi eux, se trouvaient un qui lui devait beaucoup d’argent : on dirait 60 millions de francs environ ; comme il n’avait pas de quoi rembourser, le roi donna l’ordre de le vendre ainsi que sa femme, ses enfants et tout ce qu’il avait en remboursement de sa dette. Se jetant alors au pied du roi, le serviteur lui disait : ‘ pitié roi, prends patience, je te rembourserai tout. Pris de pitié, le roi le laissa aller et lui remit sa dette. En sortant du palais du roi, le serviteur rencontra un de ses compagnons qui lui devait environ 100 francs ; il le prit par la nuque et le serrait à l’étrangler en disant : rembourse mon argent’ ; son compagnon se jeta à ses pieds en disant : ‘ prends patience envers moi,  je te rembourserai’. mais l’autre refusa il s’en alla le faire jeter en prison, en attendant qu’il eut remboursé. Voyant ce qui était arrivé, les spectateurs allèrent informer le roi de tout ce qui était arrivé. Alors le faisant venir, le roi lui dit : ‘ mauvais serviteur, je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’en avais supplié ; ne devais –tu pas toi aussi avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même, j’ai eu pitié de toi ? Puis le maitre le mis en prison’ c’est ainsi que mon père vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur.’

Cette parabole de Jésus nous enseigne la nécessité du pardon, de la patience. Si nous nous exerçons à la douceur, à la patience, à la compréhension, nous ne nous mettrons pas en colère, et même si cela nous arrivait, nous pardonnerons rapidement et avancerons ainsi dan la voie de l’amour profond.

Exercice :  si quelqu’un nous provoque , si nous sommes en colère, plaignons nous à Jésus ; accusons cette personne chez Jésus et écoutons ce qu’Il nous dira’.

Henri Bayemi