L’Eucharistie est la source et le sommet de la vie chrétienne. Ainsi, les chrétiens sont appelés à bien se préparer à recevoir le corps et le sang du Christ. Saint Paul dit : ‘que chacun s’éprouve soi-même avant de manger ce pain et de boire cette coupe’ (1Co 11, 28). Le Pape Jean Paul II dans sa lettre Encyclique Ecclesia de Eucharistia, nous rappelle les paroles de Saint Jean Chrysostome : ‘moi aussi j’élève ma voix, je supplie et implore que personne ne s’approche de la Table Sacrée avec une conscience corrompue. En effet, un tel acte ne peut pas être appelé ‘communion’, même pas quand nous touchons le corps du Christ un millier de fois. Plutôt un tel acte apporterait la condamnation, les tourments et augmenterait notre punition’. De la même manière, le Catéchisme de l’Eglise Catholique stipule que toute personne en état de péché grave devrait recevoir le sacrement de réconciliation (confession) avant d’aller à la communion. Rendons grâce à Dieu parce que beaucoup de chrétiens ont aujourd’hui compris la nécessité de bien se préparer à recevoir l’Eucharistie. Quand j’ai aussi compris les bienfaits de cette préparation, j’ai personnellement adopté la confession régulière dans ma vie.
Si nous nous préparons bien pour recevoir la communion, nous devons aussi porter les fruits de ce sacrement ‘devenant ce que nous recevons’ : la communion. Cette communion implique une communion avec l’Evêque et le Pape. Le Pape Jean Paul II met en garde contre une certaine célébration de l’Eucharistie sans être en communion avec l’Evêque. Cette communion est particulièrement exprimée lors de la Messe du Dimanche. Conséquemment, la Messe du Dimanche ne doit pas être manquée. Je connais des chrétiens tellement sérieux avec leur Messe du Dimanche qu’ils font tout pour ne jamais la manquer. Même quand ils programment un voyage, ils assistent à la Messe tôt le matin de Dimanche ou alors à l’arrivée, dans la soirée. Autrement ils repoussent leur voyage ou l’anticipe. Pendant mes multiples voyages, je fais toujours beaucoup d’efforts pour participer à la messe du dimanche et recevoir la communion. D’ailleurs je ne voudrais pas que quelque chose m’empêche de prendre la communion, pour moi ce serait une mort spirituelle.
Devenir ce que nous recevons, c'est-à-dire ‘Communion’ implique une communion avec les frères et soeurs. Saint Paul dit que nous sommes tous membres du corps du Christ (1Co 12, 12-27). D’où la nécessité d’une vie de communion entre nous. Une fois de plus le Pape Jean Paul II dans Novo Millennio Ineunte invite même à promouvoir une spiritualité de la Communion. Cette invitation suppose que nos communautés deviennent des maisons et des écoles de communion, c'est-à-dire de l’amour. Cette exigence est toujours un défi pour nous tous. « la spiritualité de la communion veut dire la capacité d’être attentif à son frère dans la foi, le considérant comme ‘ l’un des nôtres’, pour savoir partager ses joies et ses souffrances, pour deviner ses désirs et répondre à ses besoins, pour lui offrir une amitié vraie et profonde. C’est aussi la capacité de voir surtout ce qu’il y a de positif dans l’autre pour l’accueillir et le valoriser comme un don de Dieu : un ‘don pour moi’ et pas seulement pour le frère qui l’a reçu, c’est enfin savoir ‘donner une place’ à son frère en portant ‘les fardeaux les uns des autres’ (Gal 6, 2). La vie dans nos cités se manifeste surtout par l’exclusion de ceux qui ne sont pas des nôtres. Vivre la communion impliquera la considération des autres comme des frères.
Si la trinité habite aussi dans l’autre, je devrai lui pardonner. Vivre la communion impliquera que chacun d’entre nous fasse des efforts pour pardonner et rétablir l’unité avec ceux avec qui nous ne nous entendons pas bien. Chacun d’entre nous, jeunes ou moins jeunes, a sûrement quelqu’un avec qui les relations au beau fixe. Si nous voulons être ce que nous recevons dans l’Eucharistie, nous chercherons à pardonner à nos frères et soeurs. Jésus dit que si quelqu’un a quelque chose contre toi, laisse d’abord ton offrande et va te réconcilier avec lui, puis viens donner ton offrande. Si nous comprenons que dans ce cas c’est quelqu’un qui a quelque chose contre nous, cela vaut encore plus si c’est nous qui sommes en colère. Alors il nous faut vivre beaucoup d’occasions de pardon et de réconciliations pratiques avec les frères et soeurs, ce serait aussi être ce que nous recevons : Communion.
Henri Bayemi