Affamés de la Parole de Dieu (Am8, 11)

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Un jour, ma cousine m’a écrit en disant : ‘s’il te plaît, je voudrais que tu m’aides dans ma vie spirituelle. Je croyais qu’il suffisait que j’aie un travail pour que je me sente en paix. Mais le vide qui est en moi ne fait que persister. 

J’ai besoin de Dieu, j’ai besoin de ton aide’. Cette lettre m’a assombri l’esprit. J’ai réfléchi et me suis dit que je lui répondrai en lui disant que dans nos cœurs, il y a une place que personne d’autre ne peut occuper, même pas le partenaire de mariage, encore moins un travail. Cette ‘chaise’ appartient à Dieu et à Dieu seul. S’il n’y est pas assis, personne d’autre ne peut l’occuper et son absence se fera ressentir. Je voyais combien de gens ont besoin de Dieu, malgré les apparences trompeuses. Beaucoup sont spirituellement malades, assoiffés de la vérité, affamés de la Parole de Dieu (Am 8, 11). Ils sont prisonniers du péché qui les rend esclaves. Ils ne sont pas habillés de l’armure de Dieu (Eph 6, 11). Beaucoup de personnes souffrent. Le drame est que certaines ne le reconnaissent pas. C’est comme si elles avaient une maladie qui les ronge mais ne s’en rendent pas compte. Plusieurs sont dans une misère spirituelle et ne le réalisent pas. Elles ressentent seulement comme conséquence, un manque de bonheur profond. D’autres encore savent que leur vie est un désastre, mais ne savent comment s’en sortir. C’est comme si elles étaient des droguées qui ne peuvent plus se passer des stupéfiants. D’une part elles veulent sortir du péché, d’autre part ces mêmes péchés les attirent et les enchaînent. Il y a encore des gens qui veulent suivre Dieu, qui veulent s’engager dans l’Eglise mais qui ne savent comment faire. Y aura-t-il quelqu’un pour les guider et les aider ?

Quand nous organisons des journées des couples généralement une fois par trimestre dans les groupes Parole de Dieu, à la fin de la retraite, les mariés sont tellement heureux qu’ils voudraient que la périodicité de ces rassemblements soit mensuelle ; parce qu’ils sentent leur vie de couple rénovée. Des partenaires venus seuls regrettent que leur conjoint ne soit pas avec eux pour savourer la beauté de mettre Dieu au centre du couple. Certaines personnes décident d’inviter des couples amis à la prochaine journée. Jésus nous dit : ‘j’avais faim et vous m’avez donné à manger, j’avais soif et vous m’avez donné à boire. J’étais prisonnier et vous m’avez visité, nu et vous m’avez revêtu…venez les bénis de mon Père, recevez en partage le royaume’ (Mt 25, 31- 46). S’il est vrai qu’il s’agit des choses matérielles que nous donnons à nos frères et sœurs, il est aussi vrai que ce passage s’applique à la vie spirituelle. D’ailleurs la faim spirituelle est la plus atroce car la mort spirituelle mène à l’enfer, à la souffrance éternelle. Es-tu prêt à aider Jésus qui souffre spirituellement en ces personnes ? ‘Tout ce que vous ferez à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’aurez fait’ (Mt 25, 40). Comme le dit le Pape Benoit XVI, ‘la plus grande œuvre de charité est justement l’évangélisation, c’est-à-dire le « service de la Parole ». Il n’y a pas d’action plus bénéfique, et donc charitable, envers le prochain que rompre le pain de la Parole de Dieu, le faire participer de la Bonne Nouvelle de l’Évangile, l’introduire dans la relation avec Dieu: l’évangélisation est la promotion la plus élevée et la plus complète de la personne humaine’. Isaïe avait entendu le message du Seigneur qui lui disait : ‘Qui enverrai-je’ ? Qui donc ira pour nous ? Il a répondu : ‘me voici Seigneur, envoie-moi’ (Is 6, 8).

Avant, je croyais que la tâche d’évangéliser revenait seulement aux prêtres, aux religieux ou aux catéchistes. Je voyais avec dédain tous ceux qui avaient tendance à parler de Dieu aux autres. Je me disais qu’il suffisait de bien vivre même si c’est secrètement. Mais le Pape Paul VI dans sa lettre sur l’évangélisation Evangeli nuntiandi, dit que quelle que soit la beauté du témoignage de vie (qui est indispensable), il ne suffit pas. La Bonne Nouvelle du Christ doit être proclamée de bouche. Beaucoup de personnes ont souvent cru qu’il suffisait de chercher une sainteté personnelle. Il est vrai que le témoignage de vie amène les autres à Dieu, mais il n’est pas suffisant. La proclamation de la bonne nouvelle est l’autre face de la monnaie d’évangélisation. Le même Pape Paul VI dit que l’Eglise existe pour évangéliser. Je suis membre de l’Eglise et ma vie de foi ne peut se concevoir sans évangélisation. D’ailleurs le Pape Jean Paul II, dans Redemptoris missio, dit que la foi grandit quand elle se partage. Que de chrétiens aujourd’hui souffrent d’une baisse de foi ! Pour la raviver, il faut partager le peu qui vous reste nous dit le Pape. Cela veut aussi dire que si je ne la partage pas, elle devient rachitique. Nous sommes les disciples du Christ et nous devons vivre comme notre maître qui est venu donner la vie divine. Nous avons cette vie par notre Baptême qui nous fait prêtres, prophètes et rois. Un prophète au sens de l’Eglise n’est pas surtout celui qui annonce l’avenir mais celui qui parle au nom de Dieu, qui annonce la Parole de Dieu. Or, par notre Baptême nous sommes tous prophètes.

Gloire à Dieu parce qu’il y a beaucoup de personnes que je connais, en majorité des jeunes qui ont en eux un regain d’évangélisation. Depuis plusieurs années, j’ai expérimenté le zèle de l’évangélisation des jeunes dans les groupes Parole de Dieu. Seulement il ne faut pas que cette flamme baisse, il faut l’entretenir. Il ne faut pas se fatiguer. La sécheresse spirituelle s’applique aussi à l’évangélisation. Il faut même faire de nouveaux progrès dans l’évangélisation (1Th4, 1). Notre évangélisation, si petite soit-elle, si elle est faite selon la volonté de Dieu, fera grandir notre foi et Jésus en sera content : ‘venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume’. Préparons-nous ardemment aux grandes retraites Parole de Dieu de cette année.

Henri Bayemi