Demander pardon

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Quand Dieu créée le monde il voit que tout ce qu’il a fait est bon. Malheureusement le péché est entré dans le monde entraînant la  souffrance de la communauté humaine. Les hommes et les femmes se font mal les uns aux autres. Il y a des personnes qui savent qu’elles ont fait du mal et que l’autre est blessé. Elles savent qu’elles ont énervé l’autre. Seulement, certaines restent dans leur coin et se trouvent des justifications. ‘Il ne sait pas que c’est parce que j’étais ignorant que j’ai fait cela. Ne sait-elle pas que j’étais dans un moment de faiblesse? Comment aurais-je pu résister? Moi aussi je suis un humain et j’ai des faiblesses; qu’il fasse ce qu’il veut’. D’autres même ont fait du mal mais font comme si c’est eux qui étaient blessés. Ce genre de réactions pourtant si communes ne peuvent qu’encourager la vengeance, pourrir l’atmosphère de paix, amener la division, détruire les familles.

 

Reconnaitre sa faute

Si j’ai fait du mal à mon frère, à ma sœur, il faut que je le reconnaisse. Que j’accepte d’être fautif. ‘Si nous disons n’avoir pas de péchés, nous faisons de Jésus un menteur’ (1Jn 1,8). Je ne peux pas prétendre n’avoir jamais fait de mal aux autres. Reconnaître sa faute c’est un signe de force et non de faiblesse. Parce qu’il y a des gens qui pensent ne jamais avoir tort. Ils pensent que s’ils reconnaissent leur faute ils vont être traités de faibles. Il faut avoir le courage de reconnaitre ses mauvaises actions et ses torts. Diagnostiquer une maladie  est le début de la guérison parce que le médecin peut ainsi prescrire le médicament approprié. Si je reconnais déjà que j’ai mal agi, c’est un grand pas dans la vie avec Dieu et avec mes frères et sœurs. Cette reconnaissance doit être non  seulement dans mon cœur mais je dois avoir le courage de l’exprimer car il y en a qui arrivent à reconnaitre qu’ils ont posé de  mauvais  gestes, mais devant l’offensé, ils sont comme muets. Il faut pourtant arriver à dire : ‘je reconnais avoir mal agi’. A la confession, il ne suffit pas de faire son examen de conscience, il est aussi demandé de dire les fautes aux prêtres avec clarté.

 

Demander pardon

Mais la reconnaissance de ma faute doit être suivie par une demande de pardon. Là encore beaucoup ont de la peine à demander pardon. On croit que demander pardon c’est être faible.  Mais c’est le contraire car il ne s’agit pas d’une demande obligatoire comme les persécuteurs qui demanderaient à leurs victimes de crier à l’aide, mais d’une demande volontaire et douce. Il y a des gens tellement orgueilleux qu’ils ne peuvent pas demander pardon. Certains même n’ont jamais demandé pardon à quiconque. Demander pardon est un signe d’humilité or Dieu élève les humbles. Donc demander pardon est un signe de grandeur.

Si vous avez des problèmes avec quelqu’un et qu’il vienne vous demandez pardon, contrairement à ce que le monde croit, vous n’êtes pas le plus fort. C’est celui qui demande pardon qui est grand devant Dieu. Quand le roi David offense Dieu, il lui demande humblement pardon (Ps 51). Demander pardon n’est pas nécessaire seulement pour les grands maux. Même dans les petites offenses de chaque jour, il faut demander pardon. Comme pécheur il y a toujours des motifs de pardon dans la famille, dans la communauté, dans la paroisse. Demander pardon sincèrement et mettre tout en jeu pour que l’autre sente que tu regrettes. Il y a des gens qui reconnaissent leurs fautes mais qui n’osent pas prononcer ces mots: ‘pardonne moi, excuse moi’. Mais les actes doivent aussi accompagner la demande de pardon. Il faut aussi que les parents apprennent à leurs enfants à demander pardon.

Pardonner

Si l’on nous demande pardon, nous devons pardonner quelle que soit l’offense. Nous demandons pardon à Dieu pour nos fautes de chaque jour. Nous aussi devons pardonner si les autres nous demandent pardon. Dieu est lent à la colère et plein d’amour. Nous sommes ses enfants. ‘Soyez parfaits comme votre Père est parfait’ (Mt 5, 48). Alors si nous voulons  être saints, il faut pardonner. Commencer par prier pour celui qui nous a blessés, offensés, humiliés. Voici l’année du Jubilé de la miséricorde. Demandons pardon et posons des gestes de miséricorde.

 

Henri Bayemi