La famille chrétienne doit aller à Dieu
La mère des fils de Zébédée se présente devant Jésus avec ses fils. C’est toute une famille qui va à Jésus. Cette démarche est bonne parce qu’il faut que nos familles aillent ver Jésus, que nous prions pour nos familles et offrions des messes pour elles, les aidant à connaître Dieu et à prendre les sacrements ? Un signe d’amour pour notre partenaire, nos enfants, nos parents, frères et sœurs est de les aider à connaître et aimer Dieu. En fait toute vocation a pour but de nous aider à aimer Dieu. La famille aussi existe pour ce but. C’est vrai que beaucoup de personnes ne connaissent pas cette réalité. Le but de la famille c’est d’être le reflet de l’amour de Dieu, d’aider chaque membre à aimer Dieu. Est-ce que je prie avec ma famille ? Est-ce que nous parlons à Jésus ensemble ?
L’ambition des choses du monde
Quand Jésus voit cette famille, il leur pose une question : ‘que voulez vous’ ? Leur réponse montre leur ambition : ‘l’un à ta droite et l’autre à ta gauche’. Ils font une demande qui signifie qu’ils seront les plus proches dans ce royaume et posséderaient ainsi tous les avantages puisque entourant le Seigneur. Ils avaient à l’esprit le modèle d’un royaume selon de monde. Ils avaient des ambitions mondaines, croyant que le royaume de Jésus consisterait à un pouvoir royal terrestre. Parfois dans les communautés d’Église, dans les groupes, les gens ont malheureusement cette idée : certains au début sont là simplement pour grandir dans leur foi. Mais après, entre comme un virus dans leur cœur, l’ambition des positions, du pouvoir, de l’avoir. Ils dénaturent ainsi ce qui était d’abord authentique en eux. Les communautés ecclésiales sont minées aujourd’hui par des ambitions mondaines et des positionnements des favoris. Un groupe qui connaît ces problèmes se disloque et n’atteint plus ses attentes spirituelles. On ne parle pas ici d’un désir de croissance pour être plus performant dans son domaine. On ne parle non plus d’ambition pour pouvoir bien travailler à l’école ou grandir dans sa profession honnêtement ou même faire de bonnes affaires. Mais d’ambition de domination comme le faisaient les empereurs romains qui allaient même parfois jusqu’à être déifiés. La concurrence négative, le positionnement de faveurs etc., détruisent la communauté.
Cette ambition dominatrice n’est pas en accord avec le message de Jésus car elle apporte des dissensions. Au début de la création de plusieurs paroisses, de la formation de plusieurs communautés, beaucoup paroissiens et de membres travaillaient en servant simplement pour Jésus. Certains ont donné leurs biens, d’autres ont mis leurs talents au service de la communauté. Mais après, la plupart ne le font plus gratuitement. Beaucoup se font payer leurs services qui en fait ne deviennent plus un service mais un travail. Beaucoup font comme les techniciens du monde : ils incluent le prix de leur travail dans les achats, dans le matériel de travail à acquérir. Et justement les dix autres apôtres qui ont suivi la demande des fils de Zébédée ne sont pas contents avec les deux frères. C’est le résultat de ce genre d’ambition de pouvoir dans une communauté : la division et la colère. Alors le travail ne peut plus être fait dans la fluidité. Jésus les reprend tous et leur dit le comportement qu’il voudrait que tous aient. Le comportement normal dans la vie d’une bonne communauté. ‘Je ne suis pas venu pour être servi mais pour servir’. Voilà l’orientation du comportement normal du chrétien. Celui qui cherche à dominer, à se faire servir, à gagner, Jésus dit que c’est un mercenaire (Jn 10, 10). Il n’est pas un bon berger. Le Pape François met en garde contre l’ambition dans l’Église. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis. Le responsable fera donc très attention à la recherche du gain qui mine parfois l’engagement.
Les gens se posent parfois des questions : qu’est-ce que je gagne ? Qu’est ce que cela va me rapporter ? J’ai plutôt l’impression de perdre. Surtout quand on constate que ceux qui sont avec nous dans la même communauté, dans la même paroisse, ont le même âge que nous ou le même niveau scolaire progressent bien dans leur vie sociale ou économique. Si nous ne faisons pas attentions, nous risquons d’avoir déjà notre récompense. ‘Le Fils de l’homme est venu donner sa vie en rançon pour la multitude’. ‘Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier’. Au début de l’Église, les gens étaient fascinés par le comportement des chrétiens : par leur service et leur amour. Est-ce que mon service est gratuit ? Est-ce que ma vie est un vrai don à Jésus ? Que puis-je faire pour parfaire ce don ? ‘Celui qui veut être le premier qu’il soit le dernier’. Je ne suis pas venu pour être servi, mais pour servir. ‘Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement’.
Henri Bayemi