Voici un témoignage que j’ai reçu :
Je m’appelle Y. J’ai vécu avec ma grand-mère depuis tout petit. Étant inscrit dans une école primaire catholique, le curé obligeait tous les élèves à participer à la messe. Chez ma grand-mère, je gardais la maison et je m’occupais de mes cadets quand nos ainés allaient au champ. Mais juste après leur départ, nous vidions la marmite de nourriture de son contenu et nous mettions toute la maison sens dessus-dessous. Furieuse, la grand-mère nous retira la garde des clés. Elle les gardait désormais sous les pierres derrière la maison. J’avais remarqué qu’une pierre soulevée de sa position initiale reprenait difficilement ses contours d’avant. J’utilisais donc cette technique pour repérer la nouvelle cachette des clés et la ‘fête’ pouvait continuer. Une fois la marmite de nourriture vide, je refermais la porte et je remettais la clé à sa place. A l’école, le maître utilisait un gros bambou pour fouetter ceux qui avaient de mauvaises notes. Ma bande, de six désordonnés allait nager à la rivière pendant les cours. Une camarade me dénonce chez ma grand-mère qui me mit à nu et me fouetta à l’aide des feuilles de bambou tout en m’aspergeant d’eau. Ce qui laissa de petites épines dans ma peau. Mais après deux jours d’assiduité en classe, tout reprenait comme si de rien n’était. Il a fallu le renfort musclé du directeur de l’école pour que je revienne sur le droit chemin. Je me rappelle le jour où notre voisin avait retrouvé toutes ses chèvres mortes et sous le témoignage injuste de mes deux petits frères, j’ai été pointé comme l’auteur du crime. J’en étais tellement choqué que j’ai demandé à Dieu de me faire mourir. En classe de troisième j’étais devenu un fan des vidéos club. Un aîné nous avait également initiés au jeu de hasard et à des fêtes nocturnes. Je m’efforçais néanmoins de vivre la chasteté. Une fois à l’université, j’entendais régulièrement des expressions telles que : « L’université tue le génie » ; « L’université est le cimetière des bacheliers » ; « L’homme n’est rien sans son bord ». C’est ainsi que je me lançais dans la tricherie. Je fréquentais aussi les charlatans marabouts. Tout ceci n’était pas sans conséquences ; j’étais devenu menteur, sournois, timide et hypocrite. Mais la vie me dégoutait.
C’est l’histoire de ma naissance qui a accéléré ma conversion. En effet, à sept mois de grossesse, ma mère avait eu un grave accident de circulation où les secouristes l’avaient déclarée morte sur place. C’est lorsqu’on venait transporter son corps pour la morgue qu’on s’est rendu compte qu’elle respirait encore. Elle a donc été amenée d’urgence à l’hôpital, ayant eu une fracture à la cuisse et ayant perdu des dents. Pourtant tous les examens ont révélé que je n’étais pas touché et deux mois après son accident, je suis né sans aucune égratignure alors qu’elle avait encore ses béquilles. D’après ma mère, c’est après son accident que mon père l’a quitté. Pour moi, ma vie était une grande preuve de l’immense amour de Dieu envers moi. Une fois à l’université, j’ai vécu avec ma tante, membre des églises de réveil. J’ai reçu ainsi plusieurs invitations de leur église que j’ai déclinées. Ils critiquaient l’église catholique et utilisaient des versets bibliques pour me convaincre. Je voulais rester catholique et pour y parvenir, j’ai recommencé à assister régulièrement à la messe tous les dimanches. Je lisais la bible chaque jour dans le but de mieux discuter avec eux. C’est alors que j’ai découvert que la bible n’était pas un livre anodin. Elle est pleine de sagesse. Au fur et à mesure que je la lisais, mon amour pour Dieu grandissait. J’avais aussi acheté le livre du père Jean Benoit intitulé « Réponses aux critiques contre l’église catholique ». J’ai ainsi compris pourquoi et comment je devais vivre et défendre pleinement ma foi catholique.
Quelques temps après, le Seigneur va me permettre de découvrir le groupe Parole de Dieu à la paroisse à travers une annonce. A entendre seulement ce nom, j’avais hâte de le découvrir. A ma première réunion avec ce groupe, j’étais étonné de voir les gens danser pour Jésus. En plus, je pouvais à travers le visage, distinguer les ‘paroliens’ des invités car tous les ‘paroliens’ avaient le visage rayonnant et le sourire aux lèvres. Sans hésiter, j’ai donc intégré le groupe Parole de Dieu. Dans ma nouvelle vie, je rencontre beaucoup de difficultés. Mon engagement me vaut des petits noms tels que : « Pasto », « Le prêtre aspirant » ou encore « La vache qui rit ». Ces surnoms ne m’irritent pas, mais sont pour moi comme des thermostats qui me permettent de tester ma relation avec Dieu. Beaucoup se moquent de ma décision de rester chaste jusqu’au mariage et prétendent que ma femme me sera infidèle. Mais je leur réponds tout souriant que le Dieu que je sers est fidèle, juste et n’assemble que ce qui se ressemble. Dans mon travail, certains collègues montaient même des filles pour me séduire me disant : « La chèvre broute là où elle est attachée ». J’ai toujours décliné ces offres et je ne cesse de leur rappeler ceci : « C’est aussi là où la chèvre broute que le serpent vient la mordre ». De plus, Jésus me rappelle que « Qui met la main dans la charrue puis regarde en arrière n’est pas digne de lui ». Pour lutter contre ces difficultés, je les offre à Jésus dans la prière, la confession et l’adoration du Saint Sacrement qui est l’un des plus grands cadeaux que le groupe Parole de Dieu m’a offert. J’ai compris que je ne peux réussir que si je donne la première place à Dieu dans ma vie. Je crois ainsi que « Là où Dieu a la première place, tout est à sa place ». Les fruits de ma conversion sont nombreux. J’ai retrouvé la paix du cœur et je n’ai plus trop peur de la mort. J’ai abandonné beaucoup de péchés. Ma famille s’est convertie. Grâce au groupe parole de Dieu, à travers l’exercice qui dit souvent : « Aller à la confession ou programmer de le faire », j’ai pu faire ma première confession 12 années après mon baptême. Je n’ai pas honte d’être encore puceau. Je préserve jalousement mon corps pour celle que j’aime parce que c’est son cadeau de mariage.
Chers frères et sœurs, je voudrais dire d’une part à tous mes amis qui ont été abandonnés par leur père ou qui ont des pères irresponsables et d’autre part à ceux qui traversent des situations douloureuses que le seigneur ne change pas. Il est le même hier, aujourd’hui et éternellement. « Ce qu’il a fait pour moi, il peut aussi le faire pour toi. »
Jésus Christ est ressuscité. Que ce témoignage puisse nous aider à vivre en présence et Jésus vivant.
Henri Bayemi