Nous sommes rarement satisfaits de ce que nous avons et de ce que nous sommes. Spirituellement, nous voudrions mieux nous comporter, rayonner de belles vertus, sans oublier que plusieurs aspirent à la sainteté. Ces désirs sont authentiques, parce que nous avons été créés pour être saints (Mt5, 48). Toutefois, saint Paul dit : « Le bien que je veux faire, je ne le fais pas, le mal que je ne veux pas faire, je le fais » (Rm7, 19). Peut-être voudrait-on éviter l’impureté sans y arriver ? Peut-être voudrions-nous avoir une bonne maîtrise de soi, pardonner, aimer, mais nous sommes jaloux, colérique etc…Peut-être voudrions-nous aimer Dieu de tout notre cœur mais en vain. Nous avons été créés pour être comme Dieu, mais nous vivons loin de lui ou pas très proche de lui comme il le voudrait, à cause du péché. La conséquence du péché c’est le manque de joie, c’est la mort. L’enfant prodige avait abandonné son père, croyant jouir de sa vie et il en a terriblement souffert.
Pareillement aux parents qui cherchent le bien de leurs enfants, Dieu cherche le bonheur de l’homme. Quand deux personnes sont en dissension profonde, elles ne communiquent pas. Pourtant, malgré nos péchés, Dieu nous cherche. Il veut rétablir la relation avec nous, il veut que nous soyons en santé, il veut que nous vivions avec lui. « Comme il avait perdu ton amitié en se séparant de toi, tu ne l’as pas abandonné au pouvoir de la mort. » (Missel Romain : Prière Eucharistique N°4).
Dieu dont la lumière est inaccessible (1Tm 6, 16) veut partager sa vie avec sa créature. L’homme par lui-même ne peut pas percer le mystère Dieu. C’est pourquoi Dieu se révèle et veut que les hommes connaissent sa volonté (Eph 1, 9). Il envoie sa Parole. La Parole du Père est un signe de réconciliation avec lui. La Parole de Dieu donne la vie éternelle (Jn 6, 68).
Mais accueillons-nous la Parole de Dieu ? L’acceptons-nous ? Un vrai disciple de Jésus est celui qui en toute situation se laisse vaincre par ce que dit la Parole de Dieu. Souvent, notre « oui » à Dieu n’est qu’un acquiescement et non une acceptation de sa volonté comme la Vierge Marie l’avait fait. Combien de fois disons-nous : « Jésus, tu es mon ami » et tout au long de la journée nous ignorons ou oublions sa présence à nos côtés ? Comment pouvons-nous avoir un ami intime et ne pas passer assez de temps avec lui, l’écoutant et lui parlant ? Peut-être sommes-nous tellement occupés et pressés que nous n’avons pas assez de temps à lui consacrer ? Si nous disons l’avoir pour ami intime, nous lui consacrerions du temps pour affectueusement converser avec lui chaque jour. La Parole de Dieu est Dieu (cf Jn 1,1). C’est la réalité que nous vivons à Noel.
Saint Jean de la Croix l’affirme avec clarté : « Dieu qui nous envoie son fils n’a plus d’autres paroles à nous donner. Il a tout dit en cette Parole (…) parce que ce qu’il a dit en partie par les prophètes, il l’a tout dit dans son fils en nous le donnant. Alors pourquoi l’interroger ou vouloir avoir des visions et des révélations. Ceci est non seulement une folie mais une insulte à Dieu. » A Noël, nous célébrons la venue de Jésus dans le monde, mais aussi dans nos vies. Qu’est-ce qui témoigne du fait que Jésus vit en moi ? Que je vive sa Parole (cf Jn14, 23). Bonnes fêtes.
Henri Bayemi