Le Christ est ressuscité. Il est vivant. Le saint Pape Jean Paul II demandait que les associations de l’Eglise soient des écoles de prière et que la prière soit un point déterminant dans tous les programmes pastoraux. Il a ensuite mis en garde les chrétiens contre une prière superficielle sinon, « nous demeurons des chrétiens médiocres ou même en danger ». Il n’est peut-être pas difficile de prier. Mais il est difficile d’être un homme ou une femme de prière. C’est cela que demande Jésus : « Demeurez-en moi » (Jn15). Celui qui passe rapidement quelque part n’y demeure pas. Celui qui rend visite furtivement n’y demeure pas. On demeure quelque part : quand on y passe du temps, quand on y dort, quand on y habite. Si Jésus dit : « Demeurez-en moi », il ne veut pas dire de passer parfois près de lui ou bien de rester avec lui de temps en temps. Il veut dire de prier toujours ; de prier continuellement (cf. Luc 18, 1) ; « Priez sans cesse » (1Th5, 17).
Quelques hommes et femmes de prière
On voit souvent Moise parler à Dieu de tout, aller à la tente de la rencontre, aller à la montagne et y demeurer, Dieu conversant régulièrement avec lui (Ex 33, 11). Jésus lui-même, homme de prière par excellence, passe des nuits à prier. Il prie devant les foules (résurrection de Lazare). Il prie pour ses disciples et pour le monde (Jn 17). Il enseigne à prier à ses disciples. Il y a différentes sortes de saints, par leur charisme propre, par leur façon d’être, mais tous étaient des hommes et des femmes de prière. La Vierge Marie ‘gardait ces événements dans son cœur’. Elle les méditait, elle priait. Saint Benoît, Sainte Thérèse d’Avila, Saint Jean de la Croix parmi tant d’autres étaient des hommes et des femmes de prière. Sainte Cécile ne cessait ni le jour, ni la nuit, sa prière et ses entretiens avec Dieu. Si tous ceux-là sont saints, c’est aussi parce qu’ils ont été des fidèles hommes et femmes de prière. « Bon et fidèle serviteur, tu as été fidèle pour de choses, je t’établis sur plusieurs ». Leur secret premier, c’était la prière.
Aujourd'hui, ce dont le Christ a besoin, ce dont le monde a besoin, ce dont l’Eglise a besoin, ce dont les communautés ont besoin, ce sont des hommes et des femmes de prière. Car « sans moi vous ne pouvez rien faire ». Sans être un homme ou une femme de prière, nous ne pouvons vivre la parole de Dieu, nous ne pouvons non plus la communiquer efficacement car « le Père cherche les vrais adorateurs » (Jean 4, 23). « Je répandrai sur les habitants de Jérusalem, un esprit de grâce et de prière » (Za 12, 10).
Une âme ne peut pas prétendre être à l’image de Jésus, si elle n’est pas une âme de prière. La forme importe peu, mais la chose est indispensable (Mgr Gray). Tout homme qui grandit dans son amitié avec Jésus sera un homme ou une femme de prière. « Dès l’aube, le sage applique son cœur à veiller près du Seigneur qui l’a créé et il prie en présence du Très Haut » (Si 39, 6). « Ma maison sera une maison de prière pour tout le peuple » (Is 56, 7).
Fruits
« La porte, par où pénètre dans l’âme de grandes grâces, comme celle que Dieu m’en a fait, c’est la prière, une fois cette porte close, je ne sais comment il nous les donnera » (Sainte Thérèse d’Avila). Chez un homme, une femme de prière, la prière devient comme la respiration de l’âme, comme sa vie. La prière devient alors un état dans lequel on se trouve. Alors on peut trouver Dieu, lui parler quand on veut, même pendant les occupations. Ainsi, les moments fixes de prière deviennent une intensification de cet état. Une âme de prière est comme un foyer où le feu de Dieu brûle toujours. « Je suis ta récompense » (Gn 15, 1). Au-delà de tout, un homme, une femme de prière a Dieu comme récompense. Jésus est ressuscité, il est vivant, demeurons avec lui dans la prière.
Henri Bayemi