La Rebelle

le Publié dans Témoignage de Vie. Affichages : 2302

J’avais toujours été une enfant rebelle. A la maison j’étais têtue comme un bouc. Jusque là, ma vie spirituelle se résumait au baptême que j’avais reçu d’ailleurs bébé et dont je ne gardais aucun souvenir.

Ma première communion à sept ans avait été une occasion de parader devant mes amies et d’avoir une belle fête. Loin tout cela de la piété et de la maturité d’une Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus le jour de sa première communion. Ma prière se résumait à faire un signe de croix au coucher ; et la messe,  je ne l’aurais ratée pour rien au monde ; c’était le rendez-vous idéal pour rencontrer mes amis ou pour s’en faire de nouveaux sous le couvert de la paix qu’on se donnait à l’église.

Mes parents désespéraient. Je brisais les tabous de la maison en refusant systématiquement d’aider ma mère à la cuisine. Je m’enfermais régulièrement dans la chambre, dévorant de piles de romans harlequins, romans policiers et d’autres encore plus osés qui me présentaient la vie et le monde tels que je l’aurais souhaité pour moi. Je ne cachais pas ma colère lorsqu’on osait me commissionner ; J’insultais sans vergogne tout le monde, et je n’hésitais pas à jouer à Jean-Claude Van Damne en me bagarrant vigoureusement avec tous ceux qui osaient hausser le ton avec moi. Ma grande sœur était ma victime préférée, et mon petit frère en a perdu une dent. La haine que tout le monde semblait me vouer ne surprenait personne. J’étais la rebelle et la solitaire. J’étais devenue boulimique et à force de trop manger j’avais pris beaucoup de poids. « Mes ennemis » ne m’épargnaient pas. Ils m’appelaient à la maison « la masse ». Et tous les compliments que je pouvais recevoir n’étaient que : « tu es bête », « tu es trop gauche » etc.… A l’extérieur, ce n’était guère mieux. J’avais de tas de complexes et je me sentais rejetée de tous.

 

La lumière de mon baptême semblait s’être éteinte et j’en souffrais sans pouvoir réaliser d’où venait mon mal ; j’allais de gaffe en gaffe. Je reçus une invitation à une retraite de jeunes de Parole de Dieu ; sans trop savoir pourquoi j’acceptais d’y aller. Ce jour, je n’ai pas pu retenir mes larmes après les enseignements. Mon regard semblait se perdre dans celui de Jésus que je découvrais à travers tous ces enseignements. Il me connaissait si bien et surtout Il ne me jugeait pas mais Il m’accueillait Lui qui ne m’avait jamais abandonnée. Mon passé n’existait plus. Je me sentais aimée et prête à me réconcilier avec tout le monde. Je pris la résolution de recommencer une nouvelle vie, de vivre enfin ; moi qui jusque là vivotais car il n’y a pas de vie loin de celui qui est la Vie. Mes efforts à faire plaisir à Jésus ne sont pas passés inaperçus. J’ai arrêté de lire toutes les lectures qui me déséquilibraient psychologiquement en prônant le péché d’une façon sure et discrète. A l’école mon travail scolaire a connu un revirement total ; d’élève quelque peu paresseuse, je suis devenue la meilleure élève de ma classe en travaillant bien dur. Je voulais ainsi faire plaisir à Jésus en plaisant à mes parents ; et puis, je suis devenue ambitieuse dans la mesure où je veux avoir un bon travail plus tard et pouvoir ainsi aider les autres moins nantis. A la maison, mes parents sont devenus mes amis et mes confidents. Je n’hésite pas à aider maman à la cuisine lorsque je vais en vacances. Obéir même lorsque cela me coûte est devenu pour moi une façon de plaire à Jésus et l’intercession de sa mère a toujours été un soutien remarquable dans ma vie. Aujourd’hui je m’efforce à partager aux autres jeunes la merveilleuse expérience d’une vie avec le Christ et je suis fière de mes parents.