Dieu nous a aimés le premier
« Ce n’est pas vous qui m’avez choisi» (Jn15, 16). Beaucoup de fidèles sont engagés à l’Eglise et posent de bons gestes pour Dieu. Seulement il y a un risque de croire que c’est nous qui aimons d’abord Dieu et le choisissons. «Voici ce qu’est l’amour, ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu. C’est lui qui nous a aimés » (1Jn4, 10). Et saint Augustin disait: « Si Dieu ne m’avait pas cherché, je l’aurais pas trouvé ». Quand je prie, je ne suis pas le premier à chercher Dieu. Je le retrouve à l’endroit de ma prière, il m’y attend. Nous croyons souvent que l’amour de Dieu se limite à nous donner des choses matérielles. Pourtant c’est lui qui prend l’initiative de nous unir à lui. La dignité la plus grande de l’homme, c’est la communion avec Dieu (Vatican II, GS 19).
Nous sommes choisis
Dans le Credo, ‘je crois en Dieu’, nous professons notre foi en la trinité et au mystère de l’Eglise. Nous devons cultiver aussi la foi en la parole de Dieu, la foi en cette parole qui dit que « nous sommes choisis » et le croire vraiment. Réaliser que Jésus m’a choisi, ce n’est pas de la vantardise ; c’est être dans la réalité de mon identité. Quel bonheur de réaliser que je suis choisi par Dieu. « Car tu es un peuple consacré au Seigneur ton Dieu. C’est toi que le Seigneur a choisi pour devenir le peuple qui est sa part personnelle parmi tous les peuples de la Terre » (Dt7, 6). Dieu aujourd’hui continue l’histoire du salut et c’est une histoire de choix. Il a choisi Abraham, Moïse, Jonas, les prophètes, la Vierge Marie etc. Ils recevaient la grâce de Dieu par l’Esprit Saint de façon spéciale.
Grâce à Jésus nous sommes baptisés au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Par le baptême, nous sommes consacrés à Dieu. C'est-à-dire, mis à part pour lui et incorporés au corps du Christ: « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint esprit qui est en vous et qui vous vient de Dieu et que vous ne vous appartenez pas ? Quelqu’un a payé le prix de votre rachat. Glorifiez donc Dieu par votre corps » (1Co 6, 19-20). Jésus nous aime et nous unit tellement à son corps que nous devenons un avec lui : « rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu » (Rm8, 31-39), mais nous pouvons néanmoins être des membres morts dans ce corps.
Indignité de notre choix
« Si le Seigneur s’est attaché à vous, s’il vous a choisis, ce n’est pas que vous soyez le plus nombreux de tous les peuples, car vous êtes le moindre des peuples » (Dt7, 7). Si Jésus me choisit ce n’est pas parce que je le mérite. Si Jésus me choisit ce n’est pas parce que je suis saint. Si Jésus me choisit ce n’est pas parce que je fais de bonnes choses. « Dieu nous a aimés quand nous étions encore pécheurs » (Rm5, 8). C’est peut-être parce que je suis le moins digne que Jésus me choisit. Et ceux que Jésus choisit, il les équipe, leur donne des moyens pour vivre ce choix.
Le choix de Jésus pour nous, c’est par pur amour. Il choisit ce qui est faible pour confondre les forts, ce qui est petit pour confondre les grands de ce monde. « Si le Seigneur vous a fait sortir de la maison de la servitude, c’est que le Seigneur vous aime » (Dt7, 8). Si nous sommes humbles, nous allons reconnaître d’où nous venons. Nous menions des vies de ténèbres, de péchés, de servitude au péché, d’ignorance. C’est de sa main forte, par amour qu’il nous a libérés. Que ce mois nous aide à vivre notre vocation.
Henri Bayemi