Apprecie ton conjoint

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S’il est vrai que les gens se marient parfois par intérêt, il est aussi vrai que dans beaucoup de cas, les gens se marient par amour. Même si ce sont les parents qui ont guidé le choix, après quelque temps il arrive souvent que les partenaires commencent à aimer leur conjoint. Alors là on est content d’être avec l’autre et de se réjouir de sa présence à nos côtés. Cette joie, ce bonheur sont d’ailleurs bénis par Dieu. A la création de Eve, Adam est heureux. Il est content de l’avoir à côté de lui.

Qu’est ce qui fait l’admiration chez l’autre ?

En réalité il y a beaucoup de choses qu’on admire à ce moment chez l’autre. Pour une femme elle admire chez son mari sa force et sa puissance, son autorité, ses richesses matérielles et financières, sa carrure, sa virilité, son calme. L’homme admire chez sa femme sa beauté, sa fraîcheur et sa jeunesse, sa pudeur, sa pureté, sa fidélité, sa compagnie. A ce moment on justifie même les comportements négatifs du conjoint en lui trouvant des justificatifs. Si le mari est violent on trouve que c’est une preuve de sa virilité. S’il est radin on trouve qu’il fait des économies pour la famille. S’il aime la compagnie féminine on trouve qu’il est beau gosse. S’il ne prie pas beaucoup on trouve qu’il est pragmatique.

Si la femme est paresseuse on trouve qu’elle se repose parce qu’elle a beaucoup travaillé dans sa jeunesse et avant le mariage. Si elle aime les sorties avec ses amies de sexes féminins on trouve qu’elle se détend. Si elle est très bavarde on trouve qu’elle ne fait que réagir aux provocations des autres. Si elle n’est pas engagée à l’Eglise on trouve qu’elle se sacrifie pour ses enfants, sa famille.

Le moment des difficultés

Mais, lorsque les difficultés de la vie accablent le couple et que celui-ci est déçu et découragé par la vie, plus les deux sont confrontés aux faiblesses du conjoint et à ses péchés. Plus on vit avec lui, plus on découvre ce qui semblait caché et qui déplaît. C’est comme si les yeux étaient alors bien ouverts. On commence alors à remarquer et à compter les défauts de l’autre.

Alors toi la femme tu trouves que ton mari est violent dans ses mots. Il te minimise. Il ne passe pas assez de temps avec toi. Il ne s’occupe pas assez des enfants. Il est radin et ne s’occupe que de sa famille. Il ne prend pas en compte tes désirs de tendresse. Tu le trouvais mignon, mais maintenant tu réalises qu’il est infidèle.

Toi le mari tu trouves que ta femme est dépensière, s’occupe trop de sa famille et ne pense pas assez à la tienne. Elle néglige ton petit déjeuner et tes habits. Elle ne te respecte pas et te parle n’importe comment. Elle fait seulement ce qu’elle veut. Parfois même les qualités de l’autre sont déjà vues comme des défauts:

  • Le mari est charitable et tu trouves qu’il gaspille l’argent.

  • Il est toujours à la maison après le travail et tu trouves qu’il est casanier et risque de ‘compter les morceaux de viande dans la marmite’.

  • Il est compréhensif et tu trouves qu’il est déjà faible de caractère.

  • La femme est calme et tu trouves qu’elle est ‘moumou’, timide.

  • Elle est toujours consentante et tu trouves qu’elle ne sait pas résister aux hommes.

  • Elle est propre et tu trouves qu’elle s’occupe déjà trop d’elle-même.

  • Elle prie beaucoup et tu trouves qu’elle a déjà fait de ta maison une église.

  • Elle est en bonne santé et tu trouves qu’elle est trop enveloppée.

Ainsi donc dans le mariage, petit à petit on n’apprécie plus assez l’autre. Dans les querelles on crache à l’autre ses défauts : ‘tu es comme ci, tu es comme çà’. On ne perçoit souvent l’autre qu’à travers un tableau noir. Ce comportement n’attise pas l’amour : il le diminue même. D’où la nécessité de réapprendre à appréciez le conjoint.

Apprécier l’autre

Prenons l’exemple d’un bébé : il a souvent la nourriture qui coule des coins de la bouche, il fait des selles sur lui, parfois il a de la morve, mais quel amour sa mère a pour elle. Elle le trouve même trop beau. Dans la Bible nous voyons Jésus apprécier Pierre : ‘ce que tu as dit, ce n’est pas la chair et le sang, c’est le Père qui te l’a révélé’ (Mt 16, 17). Saint Paul dit aux Corinthiens : ‘grande est ma confiance en vous. Grande est la fierté que j’ai de vous’ (2Co 7, 4). Saint Paul encore apprécie les Théssaloniciens : ‘vous avez appris comment vous conduire pour plaire à Dieu, c’est ainsi que vous vous conduisez’ (1Th 4, 1). Cantiques des cantiques : Le mari apprécie sa femme ‘ que tu es belle ma compagne, que tu es belle… de défaut tu n’en as pas’ (Ct1, 15).

En nous tous il y a le péché, mais il y a aussi le bien. En nous pardonnant, Dieu détourne sa face de nos fautes pour voir le bien que lui-même nous permet de faire. Par Jésus, il nous justifie et nous sanctifie. Il nous encourage et nous permet de continuer le chemin. Quand on n’apprécie pas beaucoup quelqu’un il se décourage. Il y a des enfants que les parents n’apprécient pas souvent. Ils se disent : ‘on ne voit jamais ce que moi je fais de bien’. Quand il se comporte mal, on le gronde, on le punit. Quand il se comporte bien, on ne dit rien, il se décourage. Mais quand on encourage un enfant il fait souvent des efforts à améliorer sa conduite. Je me rappelle quand ma mère a commencé à beaucoup m’encourager. J’avais environ 12 ans. Cela m’a beaucoup fait devenir un bon enfant. Quand j’apprécie mon conjoint, cela l’encourage. Quand j’apprécie mon conjoint, il sait qu’il peut compter sur moi. Quand on nous critique exagérément, on devient vulnérable même si on ne le montre pas, on est plus très sûr de soi-même.

Cela ne veut pas dire que quand quelqu’un agit mal, il faut le louer. Non ! Nous pouvons faire des critiques, corriger l’autre. Mais souvent, nous n’avons plus de places pour l’appréciation du conjoint, il n’y a que des critiques. Par exemple, La femme se fait une belle coiffure, elle monte et descend plusieurs fois pour que le mari remarque son nouveau look. Mais lui il dit : ‘pourquoi tournes-tu en rond comme un enfant’ ? A ce moment le mari loupe une opportunité de faire des compliments à sa femme.

Quand on nous apprécie, cela nous rassure. Il y a des gens qui aiment être reconnus, appréciés, mais qui ont du mal à le faire pour les autres. C’est comme s’ils étaient les seuls à mériter les compliments et les encouragements. Jésus donne la règle d’or : ‘ce que tu veux qu’on fasse pour toi, fais-le pour les autres’ (Mt 7, 12). Chacun de nous a besoin qu’on l’apprécie. Si le conjoint fait des efforts pour souvent apprécier l’autre, il l’encouragera et l’édifiera.

Henri et Judith Bayemi