La vie spirituelle consiste à chercher la face de Dieu. Le psalmiste dit dans le psaume 27,8 : ‘je cherche ta face Seigneur’. C’est ce que nous faisons quand nous participons aux retraites : nous cherchons la face de Dieu. Dans la recherche de Dieu nous découvrirons une nouveauté perpétuelle dans la rencontre avec lui. Tout amour pour garder sa ferveur doit toujours comporter des éléments de renouveau. L’un des plus grands dangers de la vie chrétienne, c’est la tiédeur parce que les personnes converties baissent souvent dans leur élan spirituel et rechutent. C’est pourquoi le Pape François insiste sur la parrhesia et exhorte les fidèles à maintenir leur ferveur spirituelle.
A ceux à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup. Dieu nous donne tant de grâces à travers les sacrements, la lecture des saintes Écritures, la Catéchèse, les retraites etc. Mais est-ce que je vis à la mesure de ce que j’ai appris ? Est-ce que je pratique ce que j’ai reçu ? Est-ce que je vis à la mesure de ce que je connais ? Qu’ai-je fait de mes capacités ?
Manque de ferveur spirituelle
Le pape Paul VI dit que l’un des plus grands dangers dans notre amitié avec Dieu c’est le manque de ferveur, le manque de zèle et d’enthousiasme. Nous pouvons penser à cet effet à une lampe qui manque de pétrole et qui par conséquent baisse progressivement de luminosité. Ce manque de ferveur est beaucoup plus dangereux parce qu’il provient de l’intérieur dit le Saint Père. C’est un moteur en panne, un cœur malade. Quelques fois, le mal est si subtil et on ne s’en rend pas compte tout de suite. Après les moments d’euphorie de la retraite, l’on risque de sentir une lourdeur à honorer à ses promesses spirituelles, une paresse spirituelle, paresse à la prière même du fait d’avoir beaucoup prier il y a quelques temps, multiplications de raisons pour ne pas prier, ou pour la repousser, ou encore pour l’écourter. L’on risque ainsi de commencer à trouver des excuses au péché, à manquer d’engagement et d’efforts à vivre la Parole de Dieu et à rechercher la sainteté.
Prendre chaque jour au sérieux
Parfois il y a des journées que l’on met entre parenthèses. Des activités à faire que l’on remet à plus tard. Or chaque journée est une occasion idéale pour aimer Jésus. Chaque instant est opportun pour grandir dans la sainteté. Ce n’est pas lorsque qu’une situation aura changé que l’on fera des efforts pour mieux vivre la sainteté. Dans notre condition présente, voilà le moment opportun pour chercher à grandir dans la sainteté. On ne peut pas attendre que les situations s’arrangent avant d’avoir une ferveur d’amour pour Dieu. Dieu voudrait que je l’aime dans cette situation même que je vis.
Fidélité dans la ferveur
Nul ne néglige facilement l’infidélité de celui qu’il aime. Face à toutes nos infidélités, demandons encore pardon à Dieu. Prenons un engagement nouveau à être plus fidèles et plus fervents chaque jour. Le Cantique des Cantiques dit : ‘ je cherche mon bien aimé.’ lorsque nous sentons Jésus loin, Le chercher de tout notre cœur. La Parole de Dieu promet que si nous Le cherchons, nous Le trouverons. Le rechercher dans la prière, dans la participation aux activités ecclésiales communautaires, dans le partage, dans la lecture, l’adoration etc.
Souffrir pour Le chercher
On souffre tellement pour avoir les choses du monde. Souffrons-nous ainsi pour chercher la face de Dieu? Une des tentations favorites du diable, c’est de décourager et de dégonfler les fervents ; alors, ils ne peuvent plus être de bons témoins. ‘ Redoublez d’efforts pour affermir votre vocation et votre élection’ (2P1, 10). D'où la nécessité chaque matin, de se replonger dans sa vocation et sa mission. Si l’on nous disait que nous allions mourir demain, il est évident que notre échelle de valeurs changerait immédiatement. Notre comportement aujourd'hui serait différent ; notre ferveur plus intense à plaire au Christ. ‘Tu es une vapeur : aujourd'hui tu es, demain tu disparais’ (Jc 4, 14). ‘ Profiter du temps présent’ (Col 4, 5 ; Ep5, 16). Chaque jour, renouvelons notre ferveur, notre amitié avec Jésus, notre amour pour Jésus. Préservons les grâces reçues particulièrement par la prière intime fidèle chaque jour.
Henri Bayemi