Eviter le découragement dans notre relation avec Dieu

le Publié dans Enseignements. Affichages : 1481

Lecture : 2 Co 4, 7-13

Quand nous sommes réunis autour de Jésus. C’est aussi parce que nous le suivons et voulons l’aimer. Mais nos faiblesses nous montrent nos limites et nous invitent à l’humilité car notre vie chrétienne consiste aussi à rechercher une vie d’humilité. Dieu s’est tellement humilié qu'Il a pris la condition de serviteur (Ph 2, 6-11). Ces derniers temps, le pape François insiste beaucoup sur l’humilité. Il dit que l’humilité n’est pas une faiblesse. En tant que disciples, nous sommes appelés à nous mettre sur son école d’humilité. Tous nous sommes tentés par le péché contre l’humilité.

Bien souvent on veut à tout prix être respecté, considéré, exalté et à la limite glorifié. En même temps nous faisons face à nos limites. Ce dilemme nous guette même dans notre relation avec Dieu. Nous aimerions aimer Dieu de tout notre cœur. Nous aimerions pouvoir beaucoup prier, vivre la Parole, faire les actes de charité, donner des enseignements et être approuvés par tous, lire la Bible. Pourtant nous faisons face à notre faiblesse. A des résistances intérieures à répondre à l’appel de Dieu. Nous n’arrivons pas toujours à prier selon notre propre programme alors que nous l’avons élaboré nous-mêmes. Nous faisons face à notre incapacité et à nos limites. Bien de fois, nous prenons des résolutions que nous ne tenons pas toujours ; des promesses que nous ne respectons pas tout le temps. C’est sûr que pendant le carême, nous avons pris des résolutions que nous ne tenons pas bien. Nous nous voyons même commettre des péchés ou des fautes indignes de nous.

Le découragement

Tout ceci nous décourage. Que de personnes pensent qu’elles n’y arriveront jamais. Que de jeunes paroliens du groupe veulent abandonner ! Quand alors ils entendent parler de la nécessité d’être comme Jésus ou d’être saint, ils ne se sentent plus du tout concerné. Comment puis-je imiter Jésus alors que le minimum que je voudrais faire je n’arrive pas à le faire ? Beaucoup de personnes ont ainsi pour certains quitté l’Eglise, abandonné le groupe, ou alors même si elles viennent et participent c’est sans engagement. D’autres ne font plus assez d’efforts pour maintenir leur union avec Jésus et vivre sa Parole.

Je connais par exemple beaucoup de personnes qui m’ont frappé par leur intimité avec Jésus et par leur foi et engagement; elles ont connu quelques difficultés matérielles ou spirituelles et sont aujourd’hui dans une lassitude spirituelle.

Un jeune parolien m’avait frappé par son engagement à la retraite de Strasbourg. Je louais Dieu pour lui. Un an après, il a demandé à quitter le groupe. Jusqu’aujourd’hui je pris encore pour ce jeune car je me dis qu’il était tombé et a cru qu’il n’était plus digne d’être avec nous. Alors que Jésus a toujours accueilli les pécheurs.

Ce genre de personnes ont été tout simplement découragées dans leur foi et dans leur propre vie spirituelle et peut être certains sans totalement tout lâcher, continuent sans plus avoir le même enthousiasme, le même zèle qu’au début. Ap 2, 4 : ‘ j’ai quelque chose contre toi, ta ferveur première, tu l’as abandonnée.’

Le découragement dans la vie spirituelle est l’œuvre du malin. Celui-ci est même appelé ‘ l’accusateur’. Il nous pousse à nous condamner nous-mêmes ; à nous voir mêmes indignes de faire encore quelque chose pour Dieu. Il agrandit à nos propres yeux nos péchés et comme Adam, nous fuyons de la face de Dieu alors que Dieu Lui veut que nous restions avec Lui ; nous purifier et nous sanctifier. On passe le temps à ressasser nos limites au lieu de contempler la grandeur de Dieu. Nous avons l’exemple de Pierre qui marchant sur l’eau, commence à se noyer lorsqu’il fixe les yeux sur lui-même. La Bible nous demande de fixer notre regard sur le Christ (Heb 12.2).

Dieu nous a fait de très grands dons spirituels, mais Il sait que nous sommes faibles. ‘ Ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous…’ (2 Co 4, 7-13). ‘ ma grâce te suffit, ma puissance se révèle dans ta faiblesse’ (2 Co 12, 7-10).

Imaginez-vous quelqu’un qui vient au groupe Parole de Dieu et dès le premier jour où à la première retraite, il est touché. Il rentre et commence à prier une heure par jour, puis deux heures et même trois heures. Il vit toutes les paroles. Il aime tout le monde, ne se fâche jamais, pardonne à tous. Quand il donne un enseignement, tout le monde est touché, il évangélise tout le monde et n’a jamais de problèmes spirituels. Il réussit à tous ses examens, il n’a pas de problème majeur et la personne que son cœur aime l’aime aussi. Ce serait extraordinaire, du jamais vu. On ne peut ne pas avoir des difficultés

Le cheminement normal suppose des difficultés matérielles et des problèmes spirituels, tout comme dans la vie physique, toute vie normale connaît des maladies à un moment ou à un autre. Lorsqu’on ne connaît pas un chemin, comment peut-on aider les autres à le suivre ?

Dans la vie spirituelle ; il y a selon Saint Jean de la Croix les étapes suivantes : des moments d’intenses bons sentiments, des moments de purifications, nuits des sens et nuits de l’Esprit. Tout ceci, permis par Dieu pour nous fortifier et rapprocher de Lui. Le problème c’est que quand cela nous arrive, nous sommes plutôt découragés. Un enfant à qui les parents apprennent à marcher, tombera quelques fois ; pourtant s’il se décourageait et refusait de continuer à marcher, il aurait de la peine un jour à marcher. Jésus lui-même sur le chemin de Croix, tombe plusieurs fois et se relève. Le problème en soi n’est pas d’être tombé ou d’avoir eu une faiblesse, mais de se relever avec beaucoup plus de vigueur. On tombera toujours, mais l’essentiel est que l’on se relève promptement. Un spirituel disait : ‘un saint ce n’est pas celui qui n’est jamais tombé, mais la promptitude avec laquelle il se relevait à chacune de ses chutes.’ Si les paroliens résistaient au découragement, nous pouvions compter sur un solide mouvement. Nous contribuerions ainsi à solidifier l’Eglise.

Que cet encouragement de la part de Dieu nous aide à ne pas nous décourager, à relever notre vie spirituelle. C’est aussi là le sens de la résurrection du Christ qui m’aide car elle me permet de passer d’une vie chrétienne morte à une vie vivante. Relevons nous donc aussi d’entre les morts et revivons.

Recommandation

Prier l’Esprit Saint de nous aider à dépasser le découragement dans notre vie spirituelle et prendre des résolutions pour se relever.

Henri Bayemi