Gouttez et Voyez Combien le Seigneur est bon! (PS 34, 9)
L’homme est un être raisonnable. Pour bien agir, il a besoin de raisons, même dans sa foi. Conséquemment, si quelqu’un n’a pas des raisons fortes pour suivre Jésus, il sera un chrétien superficiel. Un Chrétien qui suit Jésus en s’arrêtant en chemin. Un chrétien qui n’avance pas beaucoup; qui l’abandonne face à la croix. Celui qui suit vraiment Jésus expérimente sa joie. Certaines personnes ont souvent une fausse impression des chrétiens qui s’engagent fermement dans leur foi. Il s’agit particulièrement de l’impression que celui qui décide de suivre Jésus aura une vie pleine de souffrances et qu’il ne lui arrivera que des malheurs. Une telle vie avec Dieu ferait peur. Beaucoup auraient donc raison de la fuir. On ne vivrait avec Dieu que par que faire. Heureusement pour nous, suivre Jésus nous mène au bonheur: “Devant ta face abondance de Joie. A ta droite, éternité de délices” (Ps16, 11). Dieu donne la joie. Il est bon. Et c’est justement parce qu’il donne la joie que beaucoup de personnes dans l’histoire l’ont tant cherché. Nous chercherons Jésus de tout notre cœur, si nous goûtons qu’il est bon: “Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon” (Ps 34,9). Le Psalmiste nous invite à goûter la joie que nous procure la vie avec Dieu. C’est ce qui nous fera bien le suivre. On expérimentera la joie déjà ici sur la terre et aussi dans l’éternité ; ‘sur la terre comme au ciel’ comme nous dit le ‘notre Père’. Si nous n’avons pas cette expérience de satisfaction et de joie en présence de Jésus, il nous sera très difficile de l’aimer et le suivre comme il le veut. Il nous sera très difficile d’accomplir notre vocation et notre mission. Or Jésus nous demande d’aimer Dieu de tout notre cœur, toute notre force et toute notre âme. Saint Ignace de Loyola par rapport à la joie que Dieu procure, dans ses exercices spirituels, utilise les verbes comme: goûter le Seigneur, savourer le Seigneur, se reposer dans le Seigneur. Ces verbes dénotent la joie qu'on expérimente dans la compagnie du Christ. La nouvelle évangélisation qui était si chère au Pape Jean Paul II redécouvre la nécessité d’expérimenter la joie procurée par Dieu. “C’est toi le Seigneur, je n’ai pas de plus grand bonheur que toi” (Ps 16,2); “Tu donnes plus de joie dans mon cœur” (Ps 4,7).
Comme dans tous les états de vie où des gens sont infidèles à leur appel, ainsi il y a des prêtres et des religieuses qui ne vivent pas très bien leur célibat. Mais ceux qui le vivent vraiment bien ont expérimenté la joie de suivre Jésus et de vivre seul à seul avec lui. Ils expérimentent une joie qu’un partenaire humain ne peut procurer. En fait, les consacrés sont les prophètes de la joie de Dieu et le signe que ‘Dieu seul suffit’. Je connais ainsi des prêtres qui sont très heureux de vivre leur appel. Ils communiquent à ceux qui les abordent, la joie dont le monde a tant besoin, cette joie qui leur vient de Dieu. Ces prémices de la joie que procure Dieu sont souvent expérimentées pendant les rassemblements spirituels tels ceux organisés par ‘Parole de Dieu’, mais aussi sûrement ceux des autres mouvements. Souvent on entend les expressions suivantes: “ J’ai vraiment touché Dieu” ; “ Je veux que la retraite se prolonge, c’était formidable ” ; “ Il faut organiser cela régulièrement”.
Chacun d’entre nous, dans sa vie, doit renouveler l’expérience d’un Dieu qui donne la joie, dans la prière, l’intimité avec lui. C’est vital. Pour bien suivre Jésus, je dois être séduit, je dois tomber amoureux de lui, je dois expérimenter sa joie. Alors je le suivrai avec plus de ferveur. Et là rien ne pourra m’arrêter sur le chemin. Je pourrai avec son aide tout braver: porter les difficultés beaucoup facilement parce qu’au delà des problèmes il y a la joie que Jésus nous procure.
Henri Bayemi