Si nous sommes chrétiens, c’est parce que nous voulons connaître et aimer Jésus. Nous le connaissons en l’écoutant dans sa Parole : ‘l’ignorance de l’écriture c’est l’ignorance du Christ’ avait dit Saint Jérôme. Pourtant, il y a des aspects qui nous freinent dans notre amour pour lui. L’un de ces aspects c’est la paresse.
Dans la vie pratique, nous connaissons ou avons connu des personnes très paresseuses : peut-être des élèves qui quoiqu’intelligents, ayant le nécessaire pour leurs études, étaient paresseux et leur scolarité en a souffert. Je connaissais un jeune, originaire d’une bonne famille. Les parents lui avaient donné ce qu’ils pouvaient pour ses études. Mais lui était très paresseux. Aujourd’hui c’est un vagabond. Il y a même des adultes, forts et vigoureux, mais qui ne veulent pas travailler. Alors le monsieur devient un éternel mendiant, la fille une prostituée. Souvent on ne veut pas les voir flâner dans nos familles parce que ce sont des éternels paresseux qui ne veulent pas faire d’efforts dans la vie.
La vie mondaine du paresseux est errante. Il ne prospère surtout que par le vol, parce qu’il ne veut pas travailler. Siracide 22, 2 : ‘le paresseux est comparable à une boule d’excréments. Quiconque l’a ramassé secoue sa main’. Il faut que nous soyons tous des travailleurs et des personnes qui luttent contre la paresse.
La paresse de la vie ordinaire se fait encore plus présente dans la vie spirituelle. Dieu nous a fait beaucoup de dons : les dons naturels, l’Eglise et ses sacrements, l’Ecriture Sainte, un groupe pour nous aider dans notre amitié avec lui. Il nous donne la possibilité de communier avec lui. Mais que de gens sont paresseux dans leur vie spirituelle. Souvent beaucoup sont des éternels mendiants spirituels. Dès qu’ils ont besoin d’une aide spirituelle, ils quémandent quelque part pour un petit temps. Mais ils font très peu d’efforts dans leur relation avec Jésus. Proverbes 6, 9-10 dit : ‘Jusques à quand paresseux, resteras-tu couché ? Quand arrêteras-tu de somnoler ? Un peu s’étendre, les bras croisés, ainsi te viendras la pauvreté’.
Si nous connaissons beaucoup de pauvreté et de misère spirituelles, c’est surtout parce que les gens dorment, somnolent, restent les bras croisés. Est-ce que je fais assez d’efforts pour aller à la messe, prendre les autres sacrements régulièrement? Est-ce que je fais assez d’efforts pour prier fidèlement, lire la Parole de Dieu et faire plaisir à Jésus? Est-ce que je fais assez d’efforts pour éviter le péché? Est-ce que je fais assez d’efforts pour nourrir ma vie spirituelle en participants aux retraites et en étant fidèle au groupe?
Un des grands problèmes aujourd’hui, même parmi les chrétiens engagés, les membres actifs, c’est la paresse spirituelle, le manque d’efforts suffisants comme Jésus attend. Cela ne peut que nuire à notre relation avec lui. ‘La convoitise du paresseux le fera mourir. Car ses mains refusent d’agir’ (Pr 21,25) ; ‘le paresseux plonge la main dans le plat, il ne la ramène pas à la bouche’ (Pr 19,24). Alors le paresseux spirituel sait ce qu’il doit faire mais il ne le fait pas. Jésus nous dit pourtant que celui qui sait ce qu’il doit faire et ne le fait pas recevra plus de coups que celui qui ne savait pas ce qu’il fallait faire et qui n’a pas bien agi. Ceci le mènera à un affaiblissement spirituel profond ou à la mort spirituelle.
Qui d’entre nous peut prétendre n’avoir plus d’efforts à faire dans sa vie spirituelle ? Peut-être essayons-nous déjà de suivre le Christ, mais nous ne pouvons nier commettre encore beaucoup de péchés. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique appelle la paresse spirituelle l’acédie et dit que c’est un péché contre l’amour de Dieu. Les hommes et les femmes de Dieu, hommes et les femmes de foi, nous ont montré la nécessité du combat spirituel, la nécessité de faire des efforts pour chercher Dieu, la nécessité de la fidélité. Nous ne pouvons grandir comme il faut dans notre amour pour Jésus si nous sommes spirituellement paresseux.
Pourtant nous trouvons souvent beaucoup d’excuses pour justifier notre paresse. Nous disons par exemple : ‘Tel est disponible, il m’aidera. C’est Dieu qui leur a donné. Il faut qu’ils me donnent aussi’. Spirituellement, nous disons souvent : ‘je suis fatigué ; cela peut attendre ; ça ne fuit pas ; qui remarquera mon absence ; les autres combleront le trou ; on comprendra ; Dieu me comprend ; je ne suis pas le seul dans ce cas ; il y a encore du temps’. Le paresseux a toujours des raisons pour justifier sa paresse. La paresse et la négligence vont ensemble.
Ce moment est opportun pour examiner notre croissance spirituelle durant l’année 2011 et corriger les erreurs et redoublez d’efforts dans notre vie avec Jésus (2P1, 10). Prenons des résolutions qui nous aident à lutter contre la paresse. Demandons à l’Esprit Saint de nous aider à vaincre la paresse. Les lectures suivantes pourront nous aider : Pr 26,13-16, Pr 6,6-11, Pr 24,30-34, Pr 24,36-51.
Henri Bayemi