Faites encore de nouveaux progrès (1Th 4, 1)

le Publié dans Enseignements. Affichages : 1418

Il y a certaines règles de la vie physique qui s’appliquent aussi à la vie spirituelle : un être humain naît, grandit, devient mature et meurt. Notre âme ne meurt pas mais notre vie spirituelle a d’abord besoin de naître. Ce début d’année est comme une naissance. Le cheminement du peuple juif dans l’Exode est un exemple pour notre vie avec Dieu.

 

 

Le peuple juif qui était en esclavage en Egypte pendant 40 ans, et qui souffrait terriblement va être libéré par Moise envoyé de Dieu. Dieu intervient par sa grande puissance, et le peuple va ainsi traverser la mer et commencer sa marche libre vers la terre promise. Cette traversée de la mer, cette plongée dans l’eau pour en ressortir est un symbole du baptême. Pour espérer avoir la vie Éternelle, il faut être baptisé. C’est le baptême qui fait de nous un chrétien. Le baptême est une naissance en Dieu. ‘ Si tu ne nais d’eau et d’esprit, tu n’auras pas la vie’ (Jn 3, 1-8). Le pape Jean Paul II lors de l’un de ses discours lors d’une visite dans un pays disait : ‘qu’as-tu fait de ton baptême ?’ Pourtant, si le baptême fait de nous des enfants de Dieu, il y a malheureusement que beaucoup, aussitôt baptisés retombent dans l’esclavage du péché. Ils sont comme morts, comme s’ils n’existaient pas car le péché les a endormis. A peine nés, ils sont morts ; ils existent, mais ne vivent pas. Dans l’Exode, on voit aussi beaucoup de personnes quoi qu’ayant fait le Passage, ont murmuré contre Dieu, ils ont gravement péché et beaucoup sont morts à cause de cela au désert. Il y a donc des chrétiens qui ne veulent pas faire le moindre effort spirituel, qui ne veulent pas s’impliquer à quoi que ce soit à l’Eglise parce qu’ils sont des chrétiens comme ‘morts’. Ils trouvent toujours des raisons pour vivre une vie lamentable.

 

Le peuple juif a aussi mis très longtemps pour arriver à la terre promise. Ils ont mis 40 ans à traverser quelques kilomètres, ils tournaient en rond. Il y a des chrétiens comme cela : ils sont peut être très actifs, toujours entrain de s’occuper à faire quelque chose, ils sont tellement actifs qu’ils ne prennent même pas le temps de prier. Ce sont   des ‘activistes’. Leur vie spirituelle ne grandit pas assez et eux-mêmes peuvent ressentir qu’il y a quelque chose qui ne va pas en eux. Cette étape est très vicieuse parce que même des engagés, des consacrés peuvent facilement tourner en rond pendant des années sans vraiment grandir. Sainte Thérèse d’Avila, pendant près de 20 ans au couvent dit avoir tourné en rond. Parfois même ce sont des chrétiens qui à un moment ont beaucoup grandi dans leur vie spirituelle, mais après, ils ont commencé à tourner en rond. Comme ils étaient spirituellement plus matures que certaines personnes, ils croient toujours les ‘dépasser’. Ils ne se rendent pas compte que les autres ont grandi. Leurs bonnes expériences se réfèrent toujours dans le passé, car ils n’ont pas de nouvelles expériences dans leur amitié avec Jésus. Ces personnes ne trouvent plus de défi dans leur vie spirituelle, rien ne les touche, ne les bouscule et elles sont comme blasées.

 

Il y a une autre catégorie qui comme le peuple juif, progresse quand même dans leur foi, mais très lentement. Ce sont des chrétiens qui sont pleins de lourdeurs, de fatigues, comme assommés par le poids de la vie. Ces personnes trouvent souvent les conseils spirituels difficiles à accepter ; elles n’ont pas souvent d’enthousiasme à travailler pour Dieu ; elles se sont fixées des limites. Il y a en aussi qui commencent à bien grandir ; ils ont fait quelques pas. Pourtant ils n’hésitent pas à s’arrêter, à perdre du temps avant qu’une autre occasion ne leur soit offerte pour se relever et continuer. Ils sont aussi des immatures, comme le peuple Juif qui refusait d’avancer (Nb 14).

 

La vie spirituelle, la vie de foi ne doit donc pas être statique ; elle doit grandir. La loi pour toute vie, c’est la croissance, la multiplication. Pour que ma foi grandisse, il faut qu’elle soit nourrie. La petitesse de la foi de beaucoup de gens résulte du fait qu’elle n’est pas nourrie. Comment peut-on ne pas nourrir un enfant et espérer qu’il grandisse bien ? La vie a besoin d’être nourrie quotidiennement, pas de temps en temps sinon elle tarit. ‘Hors de moi, vous ne pouvez rien faire’ (Jn 15, 5).  Pourtant si elle est bien nourrie elle grandit bien. ‘ Pareil à un arbre planté au bord de l’eau qui pousse ses racines vers le ruisseau … il ne cesse de fructifier’ (Jr 17, 8). Beaucoup de personnes qui étaient spirituellement engagées sont aujourd’hui en crise de foi, ennemies de Dieu parce qu’à un moment ils ont arrêté de se nourrir spirituellement.

 

Il y a aussi des gens qui nourrissent leur foi, mais leur croissance manque de ‘belles finitions’. Quand on vient de faire une expérience forte de Jésus, les péchés grossiers nous frappent à l’esprit et beaucoup luttent  contre  eux et les abandonnent ; pourtant si bien même nous n’avons plus des péchés à scandale, il y a beaucoup de petits péchés, de petits obstacles qui font que nous soyons encore loin de ce que Dieu attend de nous, d’où la nécessité des finitions spirituelles, notre croissance à travailler pour mieux embellir notre vie spirituelle : des petits endroits, coins, des petits sentiments qui demandent à être bien corrigés, bien lissés. Sinon on risque d’entretenir ces petits péchés, flirter avec le péché même si on ne tombe pas en grande tentation, on n’en est affaibli et plus vulnérable. ‘Soyez parfaits comme votre Père est parfait’ (Mt 5, 48).  Dieu veut que nous grandissions chaque jour. Que nous ne marchions pas seulement, mais que nous courions. ‘Je cours dans la joie de tes commandements’ (Ps 119, 32).

En cette nouvelle année que le Seigneur nous donne de nous efforcer à faire de nouveaux progrès dans la vie spirituelle. Le tout est même d’en avoir le désir, car Dieu nous aidera. Sainte Thérèse d’Avila a dit : ‘nous ne grandissons pas vite dans notre amour de Dieu parce que nous ne le désirons pas.’ Que le Seigneur nous donne de démasquer ce qui nous empêchait jusqu’ici de grandir dans la foi  et que son Esprit Saint nous aide à faire de nouveaux progrès en cette année. ‘Seigneur aide moi à grandir dans mon amour pour toi’.

 

Henri Bayemi