Ce qui glorifie mon père c'est que vous portiez beaucoup de fruits (Jn15, 8)

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Les grandes retraites Parole de Dieu viennent de se passer et nous y avons expérimenté beaucoup de louange car la louange est un aspect fondamental de la vie du chrétien. Il nous faut dans notre prière apprendre à louer Dieu. Le louer en reconnaissant ses bienfaits dans notre vie, ses dons. C’est si facile de devenir spirituellement ingrats, c'est-à-dire à se plaindre toujours dans nos prières de ce que nous n’avons pas et ne tenant presque jamais compte de ce que nous avons déjà reçu et ainsi oubliant d’en remercier Dieu. Tout n’est pas que mal dans nos vies ; il y a tant de choses pour lesquelles nous pourrions Le remercier ; avec des prières, des gestes etc., le louer avec des chants de louange, peut-être en marchant, fredonner une chanson, ou le faire pendant qu’on fait le ménage, la cuisine, un petit travail. Ces chants de louanges peuvent aussi nous aider à rester connectés à Dieu dans la journée. Quand j’ai appris que je pouvais ainsi rendre grâce à Dieu, cela a changé ma vie de prière.

La véritable louange est pourtant de porter du fruit. Jésus le dit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi’.  Dans le monde quelques fois les gens sont honorés par pure formalité. Ils sont couverts des mots flatteurs du genre : tu es magnifique, formidable.  C’est toi qu’il faut à cette place, à ce poste. Tu le mérites.’ On les salue avec maintes révérences, on leur fait des grands sourires, mais dès qu’ils ont le dos tourné, on murmure contre eux et les critique. Si nous ne faisons pas attention, notre louange ressemblera à ce genre de comportement.  On loue Dieu des lèvres, mais notre comportement notre attitude L’insultent, Le méprisent, et même parfois Le renient. Jésus nous apprend comment louer le Père.  ‘ La gloire de mon père c’est que vous portiez beaucoup de fruits’  (Jn 15, 8). Par ma façon de vivre, je peux faire que d’autres personnes commencent à louer Dieu. ‘ Que votre lumière brille aux yeux des hommes pour qu’en voyant vos bonnes œuvres ils glorifient le Père qui est aux Cieux.’ (Mt 5, 13-16).

Certainement à une période de votre vie ou à une autre, à une retraite, vous avez vécu une expérience très forte de Dieu ; vous avez pris des résolutions, compris la nécessité d’évangéliser, de pardonner ou de poser des actes d’amour, bref de changer ;  que sont devenus les fruits de ces expériences extraordinaires ? Ne sont plus t-elles aujourd’hui que des théories qu’on connaît bien ? Mais qui n’influencent plus notre vie ou alors très peu ? Quels sont les fruits que tu portes à ce moment dans ta vie ? C’est vrai, lorsque tu te compares aux autres il y a beaucoup de raisons de te trouver meilleur. Tu n’es tout de même pas païen ! Tu fais même des choses pour Dieu que tu pourrais d’ailleurs citer. Mais l’après retraite n’est-elle pas une occasion de te poser la question : ‘qu’est ce que Jésus veut que je sois ? Est ce que je me donne à Lui à la mesure de mon appel ? Le fruits que je porte sont–ils assez nombreux ou mûrs pour ce que je suis à ses yeux ; par rapport aux talents que j’ai reçus de Lui ? ‘A ceux à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup’.  Est-ce que ta connaissance de Dieu est au même niveau que ta pratique de sa Parole ? Jésus ne peut pas se contenter que tu produises 30 fruits alors que tu peux en produire 100. D’où la nécessité pour nous de faire des efforts pour produire plus de fruits.

On peut souvent penser qu’il ne faut pas exagérer tout de même! Il ne faut pas dramatiser ! On fait ce qu’on peut ! En fait il ne faut pas exagérer oui ! Il ne faut pas exagérer dans la paresse, dans la lassitude, dans la complaisance de sa vie actuelle, dans la torpeur spirituelle, dans une course effrénée où on n’accorde plus à Dieu sa place ni son temps dans nos vies. Ne pas exagérer dans une imitation servile des autres dans ce qui est de mal. Il ne faut pas exagérer dans notre péché. Plus on veut grandir et porter du fruit, plus il faut rechercher Dieu et l’après retraite n’en  est-elle pas un moment opportun comme le dit 2Co 6, 2 ? Un moment où je pourrais prendre plus au sérieux les  résolutions que j’ai prises, les moyens que j’ai pour grandir et porter du fruit ; où je pourrai  prendre plus au sérieux  ma participation au groupe, à ma communauté ? Où je pourrai me vider de ce trop plein pour me laisser remplir par Dieu ?

Si on ne porte pas de fruits, notre vie chrétienne est stérile, pourtant Dieu ne voudrait pas que nous soyons découragés, mais que nous nous relevions. Gal 5, 22-25 nous le dit : ‘ Mais voici le fruit de l’Esprit Saint : Amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi’. En fait voilà le fruit que nous devons porter. Personnellement, par rapport à la maîtrise de soi, il y a quelque temps je me suis rendu compte que je devenais trop impatient ; surtout lorsque je conduisais ; devant un obstacle sur mon chemin, un cycliste, un ‘bend-skin’, qui avait fait une mauvaise manœuvre je ne disais rien mais je sentais un énervement bouillir en moi et des critiques intérieures du genre : ‘ne pouvait-il pas faire ceci ou cela ? Vraiment ces gens là… et le comble c’est lorsque j’étais bloqué par un gros camion sur le chemin du travail. Cela a duré quelque temps. Alors j’ai décidé de lutter contre cette forme d’impatience. Je fais à présent un effort pour être attentif à ne pas être surpris par l’impatience et devant les obstacles je m’arrête et j’en profite pour faire une petite prière et à regarder ces gens avec amour et patience ; et cela m’aide beaucoup. J’essaye tout aussi de multiplier les gestes d’amour, surtout envers les gens de qui je n’ai pas souvent l’impression d’être aimé. J’ai ainsi expérimenté ce que Saint Jean de LaCroix a dit : ‘ là où il n’y a pas d’amour, mets y l’amour et tu récolteras l’amour.’ Nous devons produire du bon fruit. Un bon arbre se reconnaît par ses fruits. Les grandes retraites doivent nous aider à porter des fruits d’amour.

Pour porter beaucoup des fruits, il faut être uni à Jésus ‘ Sans moi, vous ne pouvez rien faire’ (Jn 15,5). Tout comme la branche qui n’est pas unie à l’arbre ne peut porter du fruit, ainsi si vous ne demeurez en moi, vous ne pouvez porter du fruit.  Dans nos résolutions de la grande retraite, la relation personnelle, intime avec Jésus devrait avoir une place de choix. Car c’est cette prière intime qui nous aide à demeurer unis à Lui ; cette amitié qui donne de Lui parler franchement, de L’écouter me dire ce qui Lui fait réellement plaisir sinon je resterais là à faire des œuvres qui se limiteront à être des œuvres de la chair comme l’explique Gal 5, 19-21. Ainsi le seul moyen pour nous de porter du fruit, c’est de demeurer en Lui.  Thérèse d’Avila le dit : ‘ Prier c’est converser régulièrement avec Celui qui nous aime’. Après la grande retraite, cherchons à porter beaucoup de fruits en demeurant avec Jésus. Est–ce–que je porte beaucoup de bons fruits ? Prier L’Esprit Saint.

Henri Bayemi