Quand Dieu créée le monde il voit que tout ce qu’il a fait est bon. Malheureusement le péché est entré dans le monde entraînant ainsi les hommes et les femmes à beaucoup de souffrance : se faisant mal les uns les autres. Dans notre entourage le plus proche, nous pouvons souvent constater comment ce mal est commis en paroles, en actes ou par omission. Il y a des personnes qui savent qu’elles ont fait du mal et que l’autre est blessé. Elles savent qu’elles ont énervé leur conjoint, leur ami ou leur collègue. Mais que font-elles ? Certaines restent dans leur coin et se trouvent des justifications. ‘Il ne sait pas que c’est parce que j’étais ignorant que j’ai fait cela ? Ne sait-elle pas que j’étais à un moment de faiblesse, elle n’était pas là comment aurais-je pu résister ? Moi aussi je suis un humain et j’ai des faiblesses qu’il fasse ce qu’il veut’. D’autres même ont fait du mal mais ils se comportent comme si c’est eux qui étaient blessés. Ils se font durs, entêtés et fâchés. Ce genre de réaction pourtant si commune ne fait qu’encourager la vengeance, amener la division, détruire la communauté ou la famille car ‘une famille divisée ne peut pas tenir’ (Mc 3, 25).
Reconnaitre sa faute
Si j’ai fait du mal à mon conjoint, à mon frère ou à mon ami, il faut que je le reconnaisse. ‘Si nous disons n’avoir pas de péchés, nous faisons de Jésus un menteur’ (Jn 1,8). Je ne peux pas prétendre n’avoir jamais fait de mal à personne depuis que je suis né. Reconnaître sa faute c’est un signe de force et non de faiblesse. Parce qu’il y a des gens qui pensent ne jamais avoir tort. Ils pensent que s’ils reconnaissent leur faute ils vont être traités de faibles. Il faut avoir le courage de reconnaitre que j’ai mal fait. Diagnostiquer une maladie c’est le début de la guérison parce que cela peut facilement aider à la prescription du médicament approprié. Si je reconnais déjà que j’ai fait du mal à mon partenaire ou à mon ami, c’est un grand pas dans la relation, dans la vie avec Dieu. Cette reconnaissance doit être non seulement dans le coeur mais je dois avoir le courage de le lui avouer car il y a des gens qui arrivent à reconnaitre qu’ils ont mal agi, mais devant le concerné, ils sont comme muets. Il faut arriver à dire : ‘je reconnais avoir mal agi’. A la confession, il ne suffit pas de faire son examen de conscience, il est demandé de dire les fautes au prêtre avec clarté, pas en les dissimulant.
Demander pardon
Mais la reconnaissance de ma faute doit être suivie par la demande de pardon. Là encore beaucoup ont de la peine à s’excuser. On croit que demander pardon c’est faire preuve de faiblesse. Pourtant c’est le contraire car il ne s’agit pas d’une demande obligatoire comme des persécuteurs qui demanderaient à leurs victimes de crier à l’aide, mais d’une demande de pardon volontaire et douce. Il y a des gens tellement orgueilleux qu’ils ne peuvent pas demander pardon. Dans le mariage, dans des groupes d’amis ou à la paroisse, certains n’ont même jamais demandé pardon à des personnes offensées. Demander pardon est un signe d’humilité or Dieu élève les humbles. Demander pardon est donc un signe de grandeur.
Si vous avez des mésententes avec quelqu’un et qu’il vienne vous demander pardon, contrairement à ce que le monde croit, vous n’êtes pas le plus fort. C’est celui qui demande pardon qui est grand devant Dieu. Demander pardon n’est pas exclusivement nécessaire pour les grandes choses. Même dans les petites offenses de chaque jour, il faut demander pardon. Comme pécheurs il y a toujours des motifs de pardon dans nos familles et nos communautés. Quand le roi David offense Dieu, il lui demande humblement pardon (Ps 51). Il y a des gens qui reconnaissent leurs fautes mais qui n’osent pas prononcer ces mots : ‘pardonne moi’ ou ‘je te demande pardon’. Demander pardon sincèrement, pas avec un ton tel: “je te demande alors pardon, c’est ça que tu voulais non’? Mettre tout en jeu pour que l’autre sente que tu regrettes. Mais les actes doivent aussi accompagner la demande de pardon.
Pardonner
Si l’on nous demande pardon, nous devons pardonner quelle que soit l’offense et ne pas exagérer dans la dureté de coeur. Nous demandons pardon à Dieu pour nos fautes. Nous aussi devons pardonner si l’on nous demande pardon. Dieu est lent à la colère et plein d’amour. Nous sommes ses enfants. ‘Soyez parfaits comme votre Père est parfait’ (Mt 5, 48). Alors si nous voulons être reconnus comme disciples de Jésus, si nous voulons être saints, il faut pardonner. Commencer par prier pour celui qui nous a blessés, offensés, humiliés. Voilà un exercice que nous pouvons vivre pendant ce Carême, particulièrement pour la fête de l’Annonciation du 25 Mars qui est journée de Réconciliation dans les groupes Parole de Dieu.
Henri Bayemi