Vivre Chaque Journée en Dieu

le Publié dans Enseignements. Affichages : 1587

Accroître sa ferveur spirituelle

La vie spirituelle consiste à chercher la face de Dieu : « Je cherche ta face Seigneur » (Ps 27, 8). Pour qu’il soit fervent, tout amour a toujours besoin d’éléments nouveaux. L’un des plus grands dangers de nos vies chrétiennes ce n’est pas seulement le manque de conversion, mais le fait que les convertis baissent souvent l’élan de leur vie spirituelle et rechutent. Pourtant si les chrétiens se maintenaient et grandissaient, l’Eglise serait plus fervente. Nous courons souvent le risque ne plus commettre certains péchés et avoir un sentiment de satisfaction en nous comparant aux autres. Oubliant ainsi qu’à ceux à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup. Est-ce que je vis à la mesure de ce que je connais ? Est-ce que je vis à la mesure de ce que j’ai déjà reçu ? Un tonneau d’une capacité de deux cent litres contenant seulement dix litres d’eau sera presque vide par rapport à ce qu’il peut contenir. D’où la nécessité de demander pardon à Dieu de ne pas utiliser toutes nos capacités.

Manque de la ferveur spirituelle

L’un des plus grands dangers dans notre amitié avec Dieu, c’est le manque de ferveur et le manque de zèle dit le Pape Paul VI (Evangelii nuntiendi). C’est comme une lampe manquant de pétrole baisse progressivement puis s’éteint. Ce manque d’enthousiasme est dangereux parce qu’il provient du dedans, comme un moteur en panne, un coeur malade. Il se manifeste par une lourdeur et une difficulté d’honorer ses promesses spirituelles, une paresse spirituelle, un manque d’intérêt aux activités spirituelles, des critiques intempestives et des faux jugements envers l’église, des comparaisons de supériorité par rapport aux autres, un manque d’engagement et d’effort à vivre la parole et à rechercher la sainteté. On voit ainsi des membres actifs ou des chrétiens engagés qui ne vivent plus la parole de Dieu.

Prendre chaque jour au sérieux

La journée est une unité de vie. Une année, une vie n’est faite que d’une succession de journée. Si je vis bien mes journées, je vivrai mieux ma vie. Or il y a des journées que l’on met entre parenthèses, des demandes urgentes que l’on remet à plus tard. Or, chaque journée est une journée idéale pour aimer Jésus. Chaque instant est opportun pour grandir dans la sainteté. N’est-ce pas un péché commun que de négliger certaines journées et certains moments ? L’on peut avoir tendance à penser : « si seulement j’avais ceci, ça m’aiderait tellement à aimer Dieu. Comme je ne l’ai pas, alors Dieu comprend mon attitude de tiédeur » ; «Si seulement j’étais comme ceci, Dieu lui-même verrait ce que je ferais pour lui » ; «si seulement il (elle) n’était pas comme cela, je l’aimerais tellement et lui pardonnerais» ; «si elle changeait, Jésus serait content de ce que j’allais faire pour elle». Il ne faut pas attendre que des situations s’arrangent avant d’avoir une ferveur d’amour pour Dieu. Dieu voudrait que nous l’aimions dans cette situation même que nous vivons, dans cette relation, chaque jour de la vie. « D’un zèle sans nonchalance, d’un esprit fervent, servez le Seigneur » (Rm12, 11). Le Carême est un moment qui devrait nous aider à nous rapprocher de Dieu.

Fidélité dans la ferveur

Parfois il arrive que l’on soit plein d’enthousiasme un jour, prenant des décisions pour servir Dieu, s’efforçant de lui faire plaisir. Le lendemain, peut-être à cause d’une simple pensée, on est comme un ballon dégonflé. Où est donc la fidélité nécessaire à tout amour ? Nul ne tolère l’infidélité de celui qu’il aime. Demander régulièrement pardon à Dieu pour toutes nos infidélités pendant le temps de carême, s’efforçant de lui être fidèle dans notre ferveur. Pour que le feu ne s’éteigne pas, il faut l’attiser. Dans le livre des Cantiques des cantiques, la bien aimée chercheur celui qu’elle aime. Quand nous nous sentons loin de Jésus, alors le chercher de tout son coeur. L’Ecriture Sainte nous promet que si nous cherchons Dieu, nous le trouverons. Il faut même souffrir pour le chercher. Nous souffrons tant pour chercher beaucoup de choses du monde. Souffrons-nous autant pour chercher la face de Dieu ? La grande tentation du diable, c’est de décourager et de dégonfler les fervents. « Redoublez d’efforts pour affermir votre vocation et votre élection» (2P1, 10). D’où la nécessité chaque matin, tout au long du Carême, de se replonger dans sa vocation et sa mission.

Henri Bayemi