Reprise, ce lundi 3 septembre 2018, des messes matinales du Pape François à Sainte-Marthe. Commentant l'Evangile du jour, le Souverain Pontife fait remarquer que la volonté de “scandale” et de “division” affichée par certains peut être contrée seulement par la prière et le silence.
Barbara Castelli-Cité du Vatican
«La vérité est douce, elle est silencieuse.» Et donc, «avec les personnes qui cherchent le scandale et la division», l’unique voie à prendre est celle du «silence» et de la «prière». C’est ce qu’a souligné le Pape François ce lundi matin, en reprenant le rythme des messes quotidiennes dans la chapelle de la Maison Sainte Marthe du Vatican. Le Souverain Pontife est parti de l’Évangile du jour, en St Luc (4, 16-30), dans lequel Jésus, revenu à Nazareth, est accueilli avec suspicion par ses compatriotes. La Parole du Seigneur mise en valeur dans ce texte nous permet de réfléchir sur la «façon d’agir dans notre vie quotidienne face aux malentendus» et de comprendre «comment le père du mensonge, l’accusateur, le diable, agit pour détruire l’unité d’une famille, ou d’un peuple».
Aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays
Parvenu à la synagogue, Jésus est accueilli avec une grande curiosité : tous veulent voir de leurs propres yeux les prodiges qu’il a accomplis ailleurs. Mais le Fils du Père céleste n’utilise que la «Parole de Dieu», une habitude qu’Il adopte «quand Il veut vaincre le diable». Et c’est justement cette attitude d’humilité qui donne lieu aux premières interrogations, -«N’est-ce pas là le fils de Joseph ?»-, qui elles-mêmes sèment le «doute», induisent un changement d’atmosphère, «de la paix à la guerre», «de la stupeur à l’indignation». Avec son silence, Jésus vainc «les chiens sauvages», vainc «le diable qui avait semé le mensonge dans leurs cœurs» :
«Ce n’était pas des personnes, mais une meute de chiens sauvages qui le chassèrent hors de la ville. Ils ne raisonnaient pas, ils hurlaient. Jésus se taisait. Ils le menèrent au sommet d’un escarpement pour le précipiter en bas. Et ce passage de l’Évangile se termine ainsi :‘mais Lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin’. Voilà la dignité de Jésus : avec son silence, il vainc cette meute sauvage et s’en va. Parce que son heure n’était pas encore venue. La même chose arrivera lors du Vendredi Saint : les personnes qui, le dimanche des Rameaux l’avaient acclamé aux cris de ‘Béni soit le Fils de David’, disaient ‘crucifie-le’: elles avaient changé. Le diable avait semé le mensonge dans leurs cœurs et Jésus faisait silence».
La vérité est douce
Pour le Pape, ce passage est riche d’enseignement: face à une situation où il est difficile de percevoir la vérité, reste le silence.
«Le silence vainc, mais à travers la croix. Le silence de Jésus. Mais combien de fois dans les familles, commencent des discussions sur la politique, le sport, l’argent, et une fois ou l’autre, ces familles se détruisent. On voit dans ces discussions que le diable est là qui veut détruire…. Silence. (…) Parce que la vérité est douce, elle est silencieuse, elle n’est pas bruyante. Ce qu’a fait Jésus n’est pas facile : mais la dignité du chrétien est ancrée dans la force de Dieu. Avec les personnes qui ne font pas montre de bonne volonté, avec les personnes qui recherchent uniquement le scandale, la division, la destruction, aussi dans les familles: le silence. Et la prière.»
Un temps pour parler... et un temps pour se taire
Et le Pape de conclure avec cette prière : «que le Seigneur nous donne la grâce de discerner quand nous devons parler et quand nous devons nous taire. Et cela, dans toute notre vie : au travail, à la maison, dans la société… Ainsi, nous deviendrons plus imitateurs de Jésus»
Source: www.vaticannews.va