En cette fin d’année civile, une question peut habiter les chrétiens : est-ce que j’aime Jésus ? Est-ce que mon cœur brûle d’amour pour lui ? Etant donné que la base du progrès spirituel c’est l’amour, il est bon d’examiner le vécu de notre année 2018 par l’amour. Quand on grandit dans sa foi, on comprend que Dieu veut que toute notre vie soit concentrée à l’aimer : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même » (cf Mc 12, 28-32). Notre plus proche prochain, avant que ce ne soit notre voisin ou notre conjoint, c’est d’abord Dieu. Si j’aime Dieu, mon amour pour les autres grandira et se purifiera.
Notre manque d’amour dans ce monde provient d’abord du fait que nous n’aimons pas assez Dieu. La haine pour les autres provient du manque d’amour pour Jésus. « Je vous connais, vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu » (Jn 5, 42). La plupart de nos difficultés dans la vie spirituelle proviennent du fait que nous n’aimons pas assez Dieu et ainsi le péché est un manque d’amour pour Jésus. Si je grandis dans ma vie spirituelle, mon amour pour Jésus fera que pour rien au monde, je ne voudrai lui faire du mal. Si j’aime vraiment Jésus, j’accepterai même la souffrance et la mort au lieu de pécher. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus priait : « prends-moi Seigneur avant que je ne commette un péché mortel ». Mais nous, quoique membres actifs, chrétiens engagés, consacrés, quand nous péchons volontairement, persistons dans un état de péché, c’est un signe que notre amour pour Dieu n’a pas beaucoup mûri.
Jésus voudrait tellement qu’on l’aime qu’il supplie notre amour : « Pierre, m’aimes-tu »? et Pierre répond : « Oui Seigneur tu sais que je t’aime » (Jn 21, 15). Dieu mendie notre amour. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique dit que « Dieu a soif que nous ayons soif de lui ». Quand Jésus dit à la Samaritaine « J’ai soif », il parle aussi d’une soif qui va au-delà de la simple eau. C’est une soif d’amour. Dans une relation d’amour on veut entendre l’autre dire qu’il nous aime. Parfois les gens disent : « quand je demande à Dieu ce que je veux, ma prière est finie. Je ne sais plus quoi lui dire. Je ne comprends pas pourquoi les gens font une heure de prière etc ». Dans une relation de mariage, un mari ne peut pas être content d’une femme qui se limite à ne lui faire que des demandes et réciproquement. Alors dans la prière, je peux aussi prendre du temps à converser avec Jésus en lui disant: « Seigneur je t’aime. Seigneur mon amour pour toi n’est pas très fort. Seigneur augmente-le, agrandis-le, fais que je tombe vraiment amoureux de toi. Seigneur la vie n’est rien si on ne t’aime pas. Ma vie n’est rien si je ne grandis pas dans mon amour pour toi en cette année. J’ai souvent fait des choses pour toi, mais je constate que mon amour n’est pas aussi grand qu’il devrait l’être. Aide-moi à t’aimer Jésus’.
Celui qui grandit dans son amour pour Jésus, cherchera à lui faire plaisir. « J’aime mon Père et j’agis conformément à ce qu’il m’a prescrit » (Jn 14, 31). Celui qui aime cherche à faire plaisir et ne cherche pas à blesser. Jésus aime tellement le Père que son but est seulement de lui faire plaisir : « Celui qui m’a envoyé est toujours avec moi parce que je fais toujours ce qui lui plait » (Jn 8, 29). Pendant sa vie, Jésus considérait comme sa nourriture « faire plaisir au Père ». « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de mon Père » (Jn 4, 34). L’amour pousse à faire plaisir. Est-ce que moi je cherche à faire toujours plaisir à Jésus. Si tu dis aimer quelqu'un il te demandera ce qui le lui prouve. Dans un couple, celui qui aime reste en contact, fais des cadeaux et cherche à épanouir l’autre.
L’amour pour Jésus doit me pousser à lui faire plaisir. En examinant ma vie en 2018, puis-je voir ce qui prouve que j’ai beaucoup aimé Jésus? Mais encore Jésus dit même qu’à ceux à qui on a beaucoup donné, on demandera beaucoup. Plus j’aimerai Jésus, plus chaque fois il faudra que je lui fasse plaisir encore plus que d’habitude. Il se trouve des chrétiens qui se croient très spirituels, comme s’ils n’avaient plus rien à faire pour grandir dans leur foi. Ils ont une suffisance et un orgueil et sont remplis d’eux-mêmes. Pourtant, plus je grandirai dans mon amour pour Jésus, plus je lui ferai plaisir un peu plus chaque jour. Si je vis la Parole de Dieu, je fais plaisir à Jésus. Dans le Mouvement de l’Incarnation, si quelqu'un ne cherche pas à faire plaisir à Jésus, il ne fera pas d’efforts à vivre la Parole de Dieu. Dans le monde, on veut séduire, on veut attirer les regards. Souvent on cherche à faire plaisir aux hommes plus qu’à Dieu et ainsi on commet beaucoup de péchés. ‘Car maintenant, est-ce que je cherche la faveur des hommes ou celle de Dieu ? Est-ce que je cherche à plaire aux hommes ? Si j’en étais encore à faire plaisir aux hommes, je ne serais plus un serviteur du Christ’ (Gal 1, 10). Est-ce que je cherche à faire plaisir à Jésus au moins autant qu’aux hommes ? D'ailleurs eux me déçoivent et ne m’aimeront jamais comme mon cœur l’espère. Lui Jésus m’aime infiniment, alors, pourquoi ne pas lui faire plaisir ? ‘Mon Dieu je veux faire ce qui te plait’ (Ps 40, 9). En cette année qui arrivera bientôt, notre principal objectif devrait être de faire plaisir à Jésus ‘Notre ambition est de lui plaire’ (2Co5, 8).
Henri Bayemi