« Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruits ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire» (Jn 15, 5). Toutes nos bonnes actions ont une base : l’amitié avec Dieu. « La dignité la plus grande de l’homme, c’est la communion avec Dieu » (Vatican II, GS, 19). Pourquoi n’arrivons-nous pas souvent à vivre la Parole de Dieu comme il se doit ? Parce que notre vie est perturbée par un disfonctionnement qui frise une maladie : notre point d’appui fait défaut. L’exemple du saut à la perche montre que si la perche a une petite fente, elle se casse sous risque d’un grave accident.
Quand nous sommes accablés de tristesse, quand nous n’arrivons pas à bien vivre notre état de vie, notre vocation, c’est parce que notre point d’appui fait défaut. Cette fondation c’est notre amitié avec Jésus, c’est la prière. « Sans moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5). Pourquoi ne portons-nous pas toujours autant de fruits qu’attendus ? Certains sont mêmes des anti-témoins, loups dans la bergerie. C’est par manque d’union à Jésus. « Sans moi vous ne pouvez rien faire » ; cela signifie « Sans moi vous ne pouvez rien faire de bon ». Il y a souvent la tentation de croire dans nos groupes que les actions pratiques suffisent à faire de nous des bons chrétiens. Pourtant, « Sans amour, je ne suis rien » (1Co 13). Cet amour pour Jésus se base sur la prière. « Si le Seigneur ne bâtit sa maison, en vain travaillent les bâtisseurs » (Ps 127).
Il serait bien de meubler ses actions par la prière. L’exemple de Saint Paul est illustratif: « Là à genoux sur la plage, nous avons prié » (Ac 21, 5). Pourquoi ne luttons-nous pas assez pour faire notre prière personnelle ? Si le matin, exceptionnellement, les circonstances n’ont pas permis de bien prier, se rattraper pendant la journée. Nombre de chrétiens ne prient plus le matin, n’ont plus de prière intime du tout à cause des moyens de communications sociales qui les occupent exagérément ou alors, ont réduit leur prière à quelques minutes. Certains l’ont remplacée par d’autres formes de dévotions. Il y en a qui ont un temps de prière plutôt fait de rêveries, de réflexions et pensées distraites. Plusieurs ont de la peine à rester calme en prière. « Les branches desséchées, on les coupe, les brûle et on les jette au feu » (Jn 15, 5-6).
Le Catéchisme de l’Eglise Catholique dit : « Il ne faut pas attendre avoir du temps pour prière. Il faut chercher du temps pour prier ». Au début du groupe Parole de Dieu, nous partagions beaucoup de fruits de notre prière. Nous faisions parfois l’Adoration du Saint Sacrement à des endroits où il fallait marcher à pied sur de longues distances (10km environ), par manque de moyen de transport régulier. Sommes-nous encore si fervents aujourd'hui ? C’est la prière qui est la base de l’amour pour Dieu, la base de l’évangélisation. La solidité d’une vie spirituelle dépend de la solidité de la prière. « Je répandrai sur les habitants de Jérusalem, un esprit de grâce et de prières» (Zac 12, 10). « Une âme ne peut prétendre être à l’image de Jésus, si elle n’est pas une âme de prière. La forme importe peu, mais la chose est indispensable» (Mgr Gray). « Dès l’aube le sage applique son cœur à veiller près du Seigneur qui l’a créé et il prie en présence du très haut » (Si 39, 6). « Ma maison sera une maison de prière pour tout le peuple. Temple de Dieu, lieu de la prière» (Is 56, 7). Au-delà de tout, un homme, une femme de prière a Dieu comme récompense. Le bénéfice le plus important dans cette attitude, c’est que la prière mène à la vie éternelle. Pourtant nous ne prions pas pour un gain, mais par amour pour Dieu. Sainte Thérèse d'Avila a dit : « Dieu n’aime pas qu’on l’agace avec beaucoup de mots. Il aime qu’on lui parle franchement ». Parlons franchement à Jésus tout au long des journées en ce mois.
Henri Bayemi