« Fais tes délices du Seigneur, il te donnera ce que ton cœur demande. Tourne tes pas vers le Seigneur, compte sur lui : il agira, il fera paraître ta justice comme l’aurore et ton droit comme le plein midi. Reste calme près du Seigneur, espère en lui ; ne t’enflamme pas contre celui qui réussit, contre l’homme qui agit avec ruse » (Ps 37, 4-7). Dieu nous aime. Il est le premier à nous aimer. Mon existence aujourd’hui tient de son amour pour moi. Dieu nous aime tellement qu’il a voulu que rien ne puisse nous séparer de lui. « Rien ne peut nous séparer de l’amour Dieu » (Rm 8, 39). Même quand nous péchons, il nous est seulement demandé de reconnaître humblement et sincèrement notre péché.
La période de Carême nous aide à grandir dans ce mystère. C’est une occasion de reconnaître honnêtement que nous ne faisons pas toujours ce que Jésus attend de nous et lui demander pardon. Le publicain était parti du temple justifié. Notre Dieu est un Dieu de pardon. Et si Jésus nous demande de pardonner 70 fois 7 fois, cela veut dire que lui-même pardonne ainsi et même plus. S’il est vrai que quand nous péchons et demandons pardon à Dieu il nous pardonne, reconnaissons que le péché nous blesse, nous fait mal et qu’il y a des conséquences qui nous suivent jusqu’à la mort. Jésus vient nous guérir et nous libérer. C’est pourquoi il nous demande de le suivre.
Quand on fait sortir un hospitalisé des soins intensifs, on lui dit de prendre ses objets personnels et de rentrer chez lui. Il doit faire ce mouvement, quittant de là où il était couché, se levant pour repartir dans sa maison. Il faut que je me lève, que je me bouscule pendant le carême. Que je fasse un peu plus d’efforts.
Quand Simon Pierre réalise à la pêche miraculeuse la grande quantité de poissons pris, il s’agenouille et dit : « Eloigne-toi de moi car je suis pécheur » (Lc 5, 1-11). Jésus n’appelle pas les plus intelligents, les plus riches, les plus charismatiques et les plus doués. Il équipe ceux qu’il appelle. Comme les apôtres, nous pouvons nous sentir indignes et incapables. Nous pouvons même reconnaître l’avoir trahi, n’avoir pas été à la hauteur des tâches qui nous ont été confiées, de n’avoir pas été fidèle à notre vocation. Nous pouvons nous sentir hypocrites. Mais nous comptons sur sa miséricorde, sur sa grâce et sur sa force. C’est pourquoi comme Saint Paul, nous ne perdons pas confiance parce que nous savons en qui nous avons mis notre foi (2Tm 1, 12).
Suivre Jésus c’est notre vocation. C’est une affaire de vie ou de mort. Ne reste pas inerte pendant le carême. Ne te laisse pas affadir par le diable. Ne te laisse pas endormir par le monde et ses suggestions. As-tu été très malade un jour tel que tu aies pensé que ta mort arrivait ? Pendant le carême, fais les mêmes réflexions que tu as eues à cet instant. Tu ne pensais plus aux banalités. Et même, tu étais prêt à pardonner à tous.
Jésus connaît mieux les désirs et les aspirations de nos cœurs. « Fais de Yahvé tes délices et il te donnera ce que ton cœur désire » (Ps 37, 4). Aucun autre amour ne doit prendre la première place dans nos cœurs. Aucun autre amour n’est digne de sa place. Il s’agit avec lui d’un amour irremplaçable, exclusif, mais qui pourtant génère un volcan d’amour pour les autres. Aucun autre amour ne peut vraiment étancher la soif de nos cœurs. Ce serait une illusion, un mirage. L’exemple, c’est le nombre de fois que ceux de qui tu te croyais aimé t’ont déçu ou blessé. C’est pourquoi notre amour pour Lui doit être au-dessus de toute possession et tout autre être. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force ». Jésus a dit à Levi : « Suis-moi ». Et laissant tout, il le suivit. L’amour de Jésus doit prévaloir sur l’amour de la famille, de son travail et même de soi-même. « Qui ne laisse pas père, mère, enfants et ne me suis pas n’est pas digne de moi ». Quand nous découvrons un tel trésor, nous vendons tout pour le suivre. TOUT, veut dire tout ce qui nous empêche de l’aimer. Il devient alors l’Absolu. Cherchons lors de ce Carême à grandir un peu plus chaque jour, à avancer un peu plus dans notre amour pour Dieu.
Henri Bayemi